C’était mieux avant… yes or no ?

Aaaaaahhh, combien de fois entend-on cette phrase chaque semaine, c’était mieux avant… avant c’était le bon vieux temps du rock and roll, avant c’était mieux pour ci ou pour ça… à se demander si l’homme de Cro-Manion ou son ancêtre dans les grottes au moment de réaliser des fresques sur la parois se disait quant à lui: « P… de b… à quand les pinceaux et les brosses, ça sera mieux après, ajoutait-il ! »

C’était mieux avant ? N’entendons nous pas cela à longueur d’année par les pessimistes ou ceux qui préfèrent regarder derrière eux pour surveiller leur ombre… ne sont-ce pas les mêmes qui amènent juste derrière le doux sujet de conversation sur la météo histoire de combler les vides de la conversation. Aaaah… la météo, le sujet bateau surtout pour ceux qui en ont un, celui qui rassemble tout ce petit monde et tout particulièrement les concierges, les jardiniers, les retraités, les cyclistes, les pêcheurs, les navigateurs, les astronautes et vous dans l’ascenseur avec la jeune femme au profil aigu du service marketing, ceci entre le 1er et le 4ième quand vous arrivez au bureau. Tous vous connaissez Evelyne Dhéliat, enfin c’est un peu normal depuis le temps qu’elle officie aussi, moi je suis épaté de voir qu’elle reste toujours aussi jeune, quelle femme !

Alors c’était mieux avant… mais qu’est-ce qui était mieux avant?… La façon de vivre votre quotidien qui était plus douce, plus agréable? … La musique sur laquelle vous dansiez sur un morceau d’Elvis Presley ou d’Yves Montant… le temps des films avec Gérard philippe ou Gabin plus que celui des block Buster américains, oui peut-être mais n’était-ce pas tout simplement un autre temps… le temps de votre jeunesse, celui qui sonne doucement dans votre mémoire, celui où vous aviez des boucles blondes et la vie devant vous? Car oui, ce qui change entre hier et aujourd’hui, c’est surtout que nous avons pris un peu de bouteille, que les choses ne sont plus les mêmes et que oui, nous nous rapprochons de la fin et ce qui, d’un point de vue irréfutable n’est pas pour nous faire plaisir. Dans la mesure où nous avons « pris » des années, c’est aussi pour ceux qui en ont encore, la mémoire des choses passées, d’une vie autre, avec des choses jolies à se remémorer. La mémoire est souvent sélective. La chose évidemment, est plus facile à faire quand on a 60 ou 70 ans que plus tard, la vie a créé des expériences des années de l’enfance ou de jeune adulte qui est souvent plus douce, plus confortable dont l’essentiel de la réponse tourne souvent simplement autour de la jeunesse, celle qui disparait et que l’on finit par regretter avant toutes choses quand la somme des années est trop élevée.

Du reste, peu de personnes dans la tranche d’âge des moins de 25 ans ne vous diront: « c’était mieux avant » d’abord parce qu’ils ont un background plus court en matière d’expériences et puis, sur leurs 10 ou 20 années de vie vécues, les choses n’ont pas fondamentalement changées. Dans ces tranches d’âge-là, on attend souvent avec impatience les années futures… pour voir, alors regarder au dessus de son épaule pour voir si c’était mieux avant, c’est pas le style des jeunes. En plus, les moins de 25 ans ont souvent dormi pendant les cours d’histoire… alors Alésia pour eux c’est la rue dans le 14e, Charlemagne est le personnage d’une chanson, Dagobert est plus connu pour sa culotte que pour avoir été roi des Francs. Si on fait un bond en avant dans l’histoire, c’est tout juste s’ils savent que Jeanne d’Arc était plus portée sur les bastons que sur la bagatelle, et s’agissant des batailles comme vous savez, elle avait buché le sujet. Non, définitivement, les moins de 25 eux, ont une autre histoire, celle des World of Warcraft, Super Mario ou encore GTA. En tout état de cause, les moins de 25 ans vous diront que c’est mieux maintenant, que le Monopoly c’est triste, que les échecs c’est pour les boutonneux ou les russes et quand vous évoquez le Jokari, ils rient… car maintenant il y a sur Playstation Grand Chelem 4.2. Légèrement moqueurs, ils ajoutent pour se foutre de vous qu’ils ont fait une partie en réseau il y a quelques jours contre Nastase à Rome en 82. Là honnêtement, les bras vous en tombent comme disait ma grand-mère. Décidément, les jeunes n’ont plus aucun respect, d’ailleurs vous vous mordez la langue pour ne pas ajouter: « de mon temps, les jeunes savaient s’amuser, c’était mieux avant! »

Les personnes d’un certain âge pourtant, savent aussi profiter de la techno moderne. Si on parle de Viagra ou de Cyalis pour corriger les érections aléatoires, ceux qui n’ont pas perdu le sens de la vie et un certain appétit pour les plaisirs de la chaire, ceux-là même qui souvent vous disent que CTMA (c’était mieux avant), vont préférer quand même la période actuelle, celle où les laboratoires pharmaceutiques quand ils avaient du temps à faire autre chose que de bosser sur le vaccin de la Covid, inventait des nouvelles pilules bleues. C’est tout le paradoxe de ces ieuves, qui dépensent nombre énergie à parler du passé et du bon vieux temps et qui tout à coup, font une sélection qui les arrange. Vous aurez noté, d’un autre côté, qu’ils ne déclarent jamais être utilisateurs de la pilule bleue… ils n’ont pas besoin de ça eux… pas plus que certaines filles qui acceptent de dire qu’elles portent un peu de silicone ou qu’elles n’ont jamais fait d’injection de Collagène… non non non, ils jouent tous le jeu à l’ancienne avec des huiles essentielles, pas besoin de ce que la technologie d’aujourd’hui permet de ce point de vue.

CTMA… oui sans doute pour certaines choses, mais qui se promène sans son smartphone, qui a encore un téléphone fixe chez soi, qui se souvient du minitel ? D’aucuns, ceux de mauvaise foi vous diront que c’est parce qu’il n’y a plus de cabine téléphonique et qu’ils adoraient avoir les poches pleines de pièces. Du reste, ils ajoutent qu’ils préféraient faire des chèques que de payer avec leur smartphone en direct leur achat sur le site internet pour ceux qui y arrivent. Les mêmes, ceux qui viennent d’un monde où l’appareil photo et le téléphone étaient séparés, vous diront qu’ils ne savent pas ce que sont les sites Pornhub ou autres sur internet et qu’ils ne participent pas à ces 25% d’utilisation de la bande internet mondiale de ces sites. Elise sur le gâteau, ils ne reconnaitront pas les avantages d’internet non plus, qu’ils ont été obligés d’installer « forcé » par leurs enfants pour faire des réunions teams à distance. Ceux parmi les ieuves réfractaires aux technos et qui vivent seuls, apprécient pourtant Tinder, il semble que ce soit mieux que les annonces du chasseur français qu’ils regardaient quand ils avaient 30 ans et toujours pas mariés.

CTMA, avant il y avait le moyen âge, on ne mangeait pas tout à fait à sa faim et s’agissant de la médecine et de la santé, mieux valait ne pas être malade. La sécurité sociale n’en était pas encore à ses débuts, la retraite n’était pas elle au gout du jour, l’assurance chômage n’était pas à l’ordre du jour pas plus que le SMIG. Dans les maisons, on ne parlait pas d’eau courante et le chauffage dans les maisons était moins efficace. D’un autre côté, en politique le parti des verts n’existait pas encore et pour cause, la gestion environnementale de la planète n’était pas une préoccupation dans la mesure où la calotte glacière était au top, nous ne déforestions pas l’Amazonie, la couche d’ozone était elle parfaite. Nous n’avions pas encore à cette époque là imaginé l’Amaco Cadiz ni l’Exxon Valdez et nous en bretagne, nous n’avions pas besoin d’aller nettoyer les plages. Après il y avait la révolution industrielle, les usines polluaient allègrement, déversaient dans la mer ou les rivières leurs saletés, leurs déchets. Durant des années, on a confondu la terre avec les poubelles quand il s’agissait de produire. Nous fermions l’oeil, celui qui nous arrangeait, pour profiter des bienfaits de la production de masse, celle entre autres qui permet le travail à la chaine, celui qui permettait le plein emploi à une main d’œuvre sans études. Tous avaient un travail, les cols blancs organisaient la production, les blouses bleues prêtaient leurs mains à la fabrication, on ne parlait pas de chômage encore ou pas dans ces mêmes proportions. Comme le monde savait fabriquer de l’acier en masse, certains pays se sont essayés à foutre sur la gueule des autres pays en fabricant des avions de guerre, des chars, des armes par expression de la vanité de quelques-uns qui voulaient montrer qu’ils pissaient plus haut sur le mur… sans soute une expression d’une jeunesse de cour de récréation refoulée ou inhibée. Après la seconde guerre, en Europe on avait compris peu ou prou qu’il fallait être plutôt nombreux pour rivaliser avec les grandes puissances mondiales, il était préférable de se regrouper sous la houlette de Schuman… Robert, pas Mort. C’est qu’alors on fait un truc super, la CECA, le prédécesseur de la CEE, parce que les fourneaux de la sidérurgie turbinaient à donf pour fabriquer de l’acier, il fallait « fer » des autos, des bateaux et tout un tas de trucs en acier, il fallait produire et produire encore pour les besoins de l’industrie en plein essor. Aujourd’hui les choses ont bien changé, en Suède ils ont du fer à ne pas savoir quoi en foutre, au Vatican c’est l’inverse.

CTMA … les séniles pensent pour faire comme les autres que CTMA, les autres ieuves, des bretons, en passant par les basques jusqu’aux corses, des occitans aux alsaciens, tous idéalisent leur jeunesse qu’ils transforment à loisir en de jolies choses pour se dire qu’ils ont vécu ou… fait quelque chose de bien ou d’important pour se rassurer. C’est notre côté franco-français, celui qui ne peut s’empêcher de grognasser en toute situation, nous les ronchons, les rouspéteurs, les râleurs, les critiques, les colériques parfois. Certains des vieux ne perdent pourtant pas la mémoire, ils se rappellent des dictateurs en Allemagne, en espagne ou en Italie mais aussi en Russie avec le petit homme qui se cachait derrière sa moustache. Un peu plus loin c’était la cas de Pol Pot ou Mao sans parler de l’ex-Roumanie il y encore peu et la liste n’est pas exhaustive. Ces personnages étaient spécialisés dans l’extermination. Les familles, pour celles qui restent, pensent que c’est sans doute mieux maintenant même si encore aujourd’hui il y a encore des despotes. Que dire des énormes pandémies type la peste de Justinien, ou la peste noire il y a longtemps qui comptent chacunes entre 25 et 100 millions de mort. Que dire en début du 20e de la grippe espagnole avec ses 50 millions de morts et ne parlons pas du HIV qui a décimé des familles avec plus de 20 millions de morts dans le monde entier. A cette époque-là, ces personnes auraient adorées que la technologie scientifique ait pu trouver un vaccin rapidement comme il arrive de nos jours. N’oublions pas non plus, les cadavres de nos grands-pères, nos pères, nos fils qui jonchaient nos fossés ou nos plages durant la première ou la seconde guerre mondiale. C’était une période où des générations ne connaissaient que la guerre. A la suite, de cela, la paix est revenue et durant des décennies ce qui n’était pas arrivé en Europe depuis les lustres et des lustres. La paix est louable par-dessus tout, la paix est belle à côté des bains de sang, de ces boucheries, des goulags, de la Shoa, des gaz de Verdun, des bombes atomiques, des horreurs en général que créent les guerres. Alors non, de ce point de vue, ce n’était pas mieux avant y compris si comme disait Candide, tout ne va pas pour le mieux partout dans le meilleur des mondes de nos jours.

Pour terminer sur une note légère, les pro de la tv, ceux des maisons de retraite ou des cités, aimaient certainement le temps de Denise Fabre, le temps où il y avait trois chaines… non ce n’est pas sûr, car même en ayant perdu ces jolies sourires dont la jolie brune gratifiait les téléspectateurs quand elle ne partait pas en éclat de rires, ils préfèrent utiliser la zapette (avant il fallait se lever) pour changer de chaines ou choisir une série sur une des nombreuses plateformes type Netflix ou autres. Ceci pour dire sur ce sujet et sur les autres, et ils sont nombreux, que CTMA ou pas, les choses changent et il y a du bon dans chaque situation. Arrêtons de croire que CTMA, regardons ce qu’il y a de bien maintenant et préparons-nous à apprécier ce qu’il y aura de bien demain car une chose est sûre… cela va encore changer, quoique… si hier on chassait le mammouth à la hache de silex, qui nous dit que demain… à la vitesse où on s’acharne à péter la planète, que l’on ne chassera pas le lapin au lance-pierres en ayant laissé sa femme en peau de bête et les chiards dans la grotte … le tout sans Netflix et les dessins animés. L’épouse a intérêt d’être parfaite, un peu comme dans le film de Jean-Jacques Annaud. Bon pour ce qui est de la vue, la grotte a maintenant vue sur mer, c’est mieux que dans le film vu que le niveau de la mer est largement monté à cause du réchauffement climatique. Inutile pourtant de penser à la pêche en mer, les poissons ont tous été pêchés par les bateaux usines il y a déjà de nombreuses années. Cette fois, la jeune femme au pied de sa grotte en regardant son mari essayer de pêcher dans la rivière en contrebas, pourra dire CTMA et cette fois, personne n’osera lui dire qu’elle a tort !

N’oubliez pas, la nature rend tous les hommes semblables, la vie les rend différents alors ne créez pas votre vie, vivez là.