Istambul, la perle du Bosphore?

Ce matin, ça commençait un peu agacé, un bêtise… Levé tôt pour attraper le vol de 6h35 au départ de Nantes; Normalement, s’agissant d’un levé tôt pour partir visiter une capitale, le moral est au beau fixe, ce qui est le cas bien sûr, mais en fait c’est plutôt un léger agacement, un petit truc nerveux. Sur le périphérique de Rennes, à la radio, est passée cette chanson qui me hante maintenant depuis plus d’une heure, je veux parler de la chanson de Herbert Léonard: « pour le plaisir », souvenez vous de l’air et du refrain, oui c’est ça, il vous revient. Le truc qui s’immisce dans votre tête et qui ne vous quitte plus de la journée, qui va … qui vient et reste bien dans votre tête.

Heureusement, je gare maintenant l’auto dans le parking de l’aéroport, me saisi de mon bagage et débarque en salle d’embarquement pour y retrouver mon amie nantaise Eléonore, oui je vous promets, c’est bien son prénom, jeune, elle avait du se faire moquer un peu, Eléonore comme la fameuse Mustang du même nom. 

De loin, je la repère assise sur un rangée de sièges classiques des aéroports, elle lit le Canard Enchainé du jour, son côté canaille sans doute. En quelques foulées, je la rejoins, elle se lève est nous nous étreignons heureux de nous retrouver. Un grand sourire éclaire son visage, elle colle son nez dans mon cou, je la serre fort dans mes bras, ses mèches de cheveux me chatouillent le visage, mes bras lui enserrent les reins. Je ne fais pas attention sur le coup, mais c’est là que disparait Herbert Léonard comme quoi la mémoire est volatile comme un oiseau des iles.

Tout comme l’auto, Eléonore avance derrière un long capot,  bien chaussée, elle se déplace souvent sur de hauts talons et sa plastique dispose de lignes tendues et de courbes arrondies tout comme ce joli et rare véhicule, il faut reconnaître que le designer qui a fait cette auto a plutôt un joli coup de crayon. Eléonore, ressemble un peu à un mannequin Gucci en plus âgée, elle aime bien dire avec un joli et mutin sourire, «je fais un travail pour l’histoire comme chez Gucci, mais mon salaire est modeste». Elle est docteur en archéologie avec une spécialisation en Egypte antique. Son truc c’est la brosse et le pinceau pour chasser les vieilles pierres. Aujourd’hui elle a revêtu une combinaison de pilote de chasse de l’armée US qui lui va comme un charme. Au pied des chaussures de baroudeuse, sous son écharpe dont elle a savamment relancé un bout au dessus de son épaule, un joli décolleté ouvert de deux boutons et un collier fantaisie avec des coquillages bleues et des trucs argents. C’est tout elle. Juste une touche de féminité, une touche réservée, les cheveux en bataille façon Gisèle Bundchen complètent le tableau. 

Les choses s’accélèrent après, café, salle d’attente et embarquement, l’avion décolle. Nous, nous échangeons sur les pistes de visites que nous avons travaillées chacun de notre côté pour commencer cette journée et les trucs à voir. Comme à chaque fois, l’idée n’est pas de tout voir au pas de course mais de profiter des belles choses en se promenant, pour ne pas dire en se fondant un peu dans la population urbaine locale. Dans quatre heures environ nous serons sur place. Je regarde par le hublot à côté de moi le jour se lever sur un rayon de soleil orange à l’horizon et devinez… la chanson de Léonard me revient… « Pour le plaisir… Pour le plaisir ne plus courir, ne plus compter, prendre la vie du bon côté… »

Istanbul un peu d’histoire: beaucoup ont été déjà dans cette ville passés de jolis moments car oui c’est une très belle ville. Lien entre l’Asie et l’Europe. C’est le Bosphore qui fait office de frontière. La ville est marquée par des influences historiques fortes suite aux nombreux empires qui ont régné ici. La ville est géographiquement bien placée, elle a fait l’objet d’attentions particulières déjà du temps des romains qui ont marqué l’époque avec des courses de chars réputées, les égyptiens également avec un certain nombres d’obélisques encore aujourd’hui debout pour certaines. Les byzantins, les chrétiens y ont aussi laissé leur patte. C’est bien sûr la plus grande ville du pays et non ce n’est pas la capitale, ça pourrait être une question bleue du jeu des 1000 francs… mais tout le monde trouverait la réponse.

Auparavant, on l’appelait Constantinople mais aussi Byzance lors de sa création. Istanbul c’est récent comme appellation, 1930 seulement. La ville est patrimoine de l’Unesco vous vous en doutiez, mah bon, pour ce qui est de ce label, nous aussi nous avons des trucs frappés de ce même label en Bretagne… type la tour de Camaret, l’équivalent breton du temple d’Angkor pour d’autres, sans parler des alignements de Carnac dans le Morbihan et non pas en Egypte comme on pourrait croire mais aussi bientôt le Kouign-Amann et le Chouchen, sans oublier le Fest-noz qui nous vaut des fêtes rock and roll d’anthologie.

Istanbul c’est 15 millions de personnes, rien moins que çà. Pour mémoire Paris intra-muros c’est un peu plus de 2 millions et Londres presque 9. Istanbul c’est avec Rome et Athènes les trois plus grandes villes antiques, rien moins que çà! 

Le climat est plutôt agréable en cette saison printanière, c’est la résultante d’un frottement entre le climat océanique et subtropical humide. Les étés sont chauds avec un air humide et peu de pluie, les hivers sont froids et humides avec beaucoup de pluies et parfois de la neige. Janvier et février les mois les plus froid avec une température de l’ordre de 6-8 degrés, bien sûr juillet aout les plus chaud avec des 23- 25 degrés en moyenne.

Le pilote annonce un atterrissage dans les minutes qui suivent, un soleil timide et une température de l’ordre de 10°, la chef de cabine de Turkish Airlines reprend la parole en précisant de bien attacher sa ceinture et de remonter son dossier. L’avion se posera sur le nouvel aéroport construit en 2018, aéroport dont la construction a couté la vie de 2,5 millions d’arbres sans parler de nombreux bassins naturels supprimés, une pratique dénoncée par les écolo locaux, actant qu’avec le réchauffement climatique la ville n’avait pas besoin de ça.

A Istanbul parmi les minorités, les groupes de populations sont nombreux, les ethnies aussi, en vrac on trouve des Arméniens un peu  moins de 45000, des araméens près de 17000, des chinois très nombreux, des Polonais, des Arabes, des Grecs, des Juifs un gros 15000, des Kurdes les plus nombreux pour ce qui est des ethnies, des Russes nombreux aussi, près de 100000 et je ne mentionne pas les Circadiens, les Syriaques Jacobites, les Lazes et les Roms … il m’en manque, la liste n’est pas exhaustive, c’est dire si c’est un melting pot comme disait ma prof d’histoire pendait ma période de lycée.

Pour ce qui est de la religion, c’est Musulman et Chrétien. Le port d’Istanbul est bien sûr le plus grand de Turquie. Il existe une bourse pour ce qui est de la finance et il y en a quelques uns qui ont un peu à gauche, je veux parler des 37 Milliardaires selon Forbes à vivre à Istanbul, vous allez dire que c’est pas mal, oui vous avez raison, à NY c’est 62, à Hong-Kong et Londres, 43. Forbes ne parle pas dans son classement de Paris, à croire que le nombre est trop faible…

Comme dans toutes le grandes villes qui croissent à la vitesse du cheval au galop… ça bastonne fort sur le mètre carré et tous les coups sont permis pour spéculer sur le moindre espace fut-il vert.  Le quartier des affaires ressemble à ces grandes villes nord américaines, l’architecture y est offensive et les tours grattent le ciel. De chaque côté sur les rives, la navigation est une des plus importantes du monde. Y transite l’or noir, près de 200000 tonnes de pétrole chaque année,  entre la mer du même nom et la Méditerranée. La navigation dans le Bosphore, c’est trois fois le canal de Suez pour ce qui est du pétrole ce qui explique la position politique particulière de la Turquie.

L’avion fait son approche et atterrit, nous apercevons les collines qui entourent la ville. Nous faisons Eléonore et moi partie des 100000 personnes à arriver by air ici par an. Avec autant de monde dans cette ville, il sera facile de trouver un taxi. Ici la couleur est unique, un peu comma New York mais ce n’est pas les mêmes tailles d’auto et pas non plus dans le même état. Le nombre de touristes est important, plus de 9 millions par an ce qui place cette ville au 7e rang des plus touristiques dans le monde… alors pour répondre à Nicolas Stoufflet de France Inter qui vient de demander quelles sont les 6 autres villes, la réponse est Hong Kong, Macao, Bangkok, Singapour, Londres, Paris… et saint Lunaire, la Byzance bretonne, vaguement 5000 personnes donc un peu moins et pourtant, ses plages de sable doré n’ont rien à envier aux Seychelles, il parait même qu’on puisse y rencontrer des sirènes…

Jour 1:

Nous nous extrayons de l’aéroport et sautons dans un taxi qui comme partout font la queue. Un mot glissé au chauffeur et hop nous nous ruons dans le flot de voitures qui roulent à fond sur les routes à quatre voies en direction du vieux centre, c’est là que j’ai sélectionné un hotel, un truc construction récente, en béton armé, un peu de sécurité ne nuit pas. Le chauffeur de notre taxi porte d’une chemise Hawaïenne malgré le froid, une vraie semble t-il, une rouge avec motif de palmiers et autres trucs verts-bleus. Je n’en crois pas mes yeux. La même, une vraie made in Hawaii, la même que Tom Selleck avec boutons en bambous, la classique de chez classique, du reste il a aussi les ray-ban même s’il fait franchement gris pour le moment mais surtout il a la même moustache en râteau en dessous du nez, celle qui a fait le succès de l’acteur durant des années de cette série télé qui crevait l’écran. On se rappelle tous de Zeus et Apollon, de l’hélico multicouleurs, de la cave à vin de Robin Masters que nous ne verrons jamais un peu comme les apparitions de Bernadette Soubirou, il y avait également Higgins, John Hillerman dans la vraie vie, mais aussi le King Kamehameha beach et je vous passe la Ferrari bien sût que nous avons tous voulu avoir. Elle faisait rêver les ados que nous étions en ce temps-là, nous nous imaginions sur les routes du bord de mer devant les falaises, surfer à Maui ou survoler en hélico Molokai. Le taxi lui, roule dans un véhicule plus modeste, une Daccia…rouge bien sûr vous l‘aviez deviné. L’auto même s’il elle est moins puissante assurément, roule à vive allure en slalomant entre les autos. Eléonore je la sens, serre les fesses sur le skaï de la banquette, elle glisse dans un virage et se rapproche de moi. Moi, rassurant, je pose ma main sur sa cuisse, elle tourne la tête et me sourit en plongeant ses yeux dans les miens. Elle se penche et m’embrasse doucement. Ces quelques jours de vacances augurent de bons moments je le sens.

En quelques minutes, nous arrivons dans les faubourgs et déjà « percent le ciel les  minarets tels des plumes magiques prêtent à écrire un poème ou une page de vie pour ma muse, je pense à elle, je l’aime encore, elle est ma vie ». Lamartine n’a t-il pas dit qu’un seul regard à poser sur le monde serait sur Istambul… ouais on va valider ce point quand même…  J’avais souvenir de Stendhal et Le Corbusier qui avaient trouvé que la piazza Vecchia était la plus belle place d’Europe, et même si je suis un fan d’Italie, j’y ai trouvé à redire…. il faut se méfier des poètes comme Le Corbusier ou des archi comme les deux autres. Bon… il faut avouer que ces dômes et ces chandeliers ont de la gueule, ça marque l’architecture d’une ville, je suis curieux et impatient de pousser plus loin le bouchon et de commencer à visiter. Un ami m’a glissé en partant qu’il fallait compter les minarets dans la ville laissant entendre qu’ils étaient plus nombreux que les clochers à Rouen… c’est dire!

Palais de Topkapi

Dans ma valise j’ai pris le soin de prendre un guide pour mieux connaitre la ville: « SAS à Istanbul », plus imagé mais avec moins d’images que Le Routard et assurément moins documenté, mais avant tout un bon vieux roman d’ambiance noire et jubilatrice où Malko fait encore briller les services secrets. Quoi de mieux en effet comme guide pour trouver les bons restos dans les bas fonds et les monuments de débauche à visiter sur le port ? Aussitôt dit aussitôt fait, nous sortons le guide pour trouver notre route en direction du palais de Topkapi qui se révèle en fait à une portée de canon de notre hotel. D’après Malko Linge, il faut se méfier des pickpockets est aussi ai-je pris mon Beretta extra plat, on est jamais trop prudent.

Grand le palais, oui c’est sûr il est, majestueux aussi, projeté au bout de la ville avec vue imprenable sur Galata et le Bosphore d’un côté et de l’autre, la rive asiatique. Le temps est gris malheureusement mais la vue est néanmoins splendide du bout du palais. Par beau temps ça doit avoir de la gueule. Bon bon bon… de loin, de l’autre côté du Bosphore, la ville se réduit à de nombreux immeubles. La ville, côté Sultanahmet, la ville historique, est plus agréable côté architecture. Le palais historiquement était habité par le sultan, les eunuques, les femmes du harem, la garde rapprochée du sultan plus le petit personnel soit quand même à la belle époque près de 4000 personnes. C’est est un petit coin de paix et de calme fait de jardins et de fleurs en plein milieux de la ville. On y trouve un ensemble de bâtiments, qui tous ont une fonction bien précise. Le palais à proprement parler, le harem, les cuisines qui font pas moins de 170m de longueur mais aussi le pavillon des audiences, celui des reliques saintes, celui de la circoncision, la bibliothèque, de jolis kiosques un peu plus grands que celui de votre jardin et sans la vue sur la plage de Saint Lunaire et la liste n’est pas exhaustive. L’ensemble est harmonieux, c’est chouette. Dans de petites salle d’expo, on peut voir un peu de tout,.. type de quoi exploser la tête de votre ennemi en mille morceaux avec des masses qui révèlent une grande imagination dans la nature humaine, des épées en tout genre, de tout poids jusqu’à des tailles énormes sans oublier des finitions sur les armes des plus précieuses avec force pierres, matières précieuses qui font de ces armes de destruction des bijoux pour certaines. Un peu plus loin et plus civilisé, ce sont les vaisselles, les vases, les bijoux, tout ce qui faisait l’apparat pour les grandes réceptions et de ce point de vue, tout comme pour les guerres, ils savaient faire.

Pour votre déjeuner ici, le mieux est de profiter des offres de streetfood ou un des nombreux resto de locaux où vous êtes toujours accueillis avec le sourire. Ces restos sont rapides pour ce qui est du service, vous goutez des choses sympas, vous gagnez du temps pour prendre le temps de déambuler tranquillement et de visiter gentiment les choses. Le soir, dans le centre évitez les attrapes touristes et les rabatteurs, essayez de trouver un resto bon enfant typique, un conseil, ils sont souvent en terrasse dans les rues piétonnes et la clientèle est locale… c’est un signe, alors profitez en et asseyez-vous pour gouter un chouette morceau de cette belle cuisine turque, faite de diversités et d’épices, de sucre et de friandises. Ne passer pas à côté des yaourts, ce sont les turques qui les ont inventés, goutez les pistaches, leur production est gouteuse, et régalez vous d’un vrai Kébab dans un resto de locaux. Ici tout est bon, la cuisine, ils savent faire!

Jour 2:

Hier, l’idée était de se consacrer l’après-midi sur Topkapi, il faut un petit peu de temps pour faire les choses avec douceur pour tout voir et tout apprécier. Aujourd’hui, l’objectif est de se consacrer à Sultnahmet et de prendre la mesure des belles choses à voir. Inévitablement il faut faire Sainte Sophie, s’il n’y en a qu’une c’est la plus belle, la plus grande et la plus impressionnante. Sa coupole culmine à 50m, il faut s’arrêter l’espace d’un instant pour imaginer les constructeurs qui se sont lancer dans ce genre de projet en 537. Elle fut bâtie en un temps record… 5 ans seulement avec l’aide de 10000 ouvriers et des dizaines de chefs de chantier. Le coupole fait plus de 30m de diamètre. L’idée est simple à comprendre, une idée bien sûr un rien mégalo: construire le plus grand édifice de la chrétienté ce qui soit dit en passant a été le cas durant 1000 ans quand même. Naturellement, vous enlevez vos shoes en pénétrant à l’intérieur, heureusement que les panneaux sont là pour vous le rappelez, car, ce n’est pas si naturel que çà comme peuvent imaginer tous les personnes comme moi qui ne fréquentent pas assidûment les mosquées. C’est bien organisé, il y a des rack, dans lesquels ranger vos pompes et ils sont nombreux car oui il y a du monde à visiter. Les hommes ont le morceau de choix avec accès à l’espace sous la coupole et l’ambiance qui va avec, de nombreux lustres suspendus très bas donnent un lumière tout à fait particulière. Les filles sont sur le côté, sans doute la vision sur l’égalité dans le coin, dommage, leur accès est nettement moins surprenant côté look. Au sol une grande moquette discrète et souple vous accompagne sur tout le sol chez Sophie, c’est assez agréable de se promener en chaussettes sur cet énorme surface qu’est le sol de ce monument et comme l’espace est grand, ça ne sent pas les pieds à moins que ce soit une belle gestion des courants d’air. Les plafonds sont de toute beauté, si vous avez un torticolis, c’est ballot, vous aurez du mal à apprécier ces couleurs, ces dorures. Le cout de la construction a été dantesque. Il s’agissait de faire les choses en grand en prenant partout les meilleurs matériaux, les colonnes en granit d’Egypte, de l’or, de l’argent, de l’ivoire d’Ephèse, de Balbeck, de Delphes, des marbres rouges et verts de Grèce et la moquette plus tard… de chez Mondial moquette. En sortant, pour vous chausser, la logique est que vous retrouviez vos chaussures, ici pas de voleur de mobylette bleue, faites attention à bien repasser de l’autre côté de la ligne tracée au sol pour remettre vos pompes sous peine d’être repris par les gardes. Ah dans tous les bâtiments publiques y compris dans le grand bazar, à chaque entrée, vous passez sous des portiques de sécurité, les attentats sont pris très au sérieux ici, en novembre dernier, il y en a encore au un.

Alors quelques habitudes ici. Le turcs klaxonne beaucoup, toutes les raisons sont bonnes pour cela, dire bonjour à un collègue, crier sur le gars dans la voiture devant et parfois même quant il s’ennuie. D’aucuns le font aussi pour montrer qu’ils en ont un plus gros que les autres, enfin le truc classique un peu comme en Italie avant les années 80 sauf que ces derniers avaient des mélodies dans leur klaxonne ce qui était finalement assez drôle. Dans la rue, les vêtements de couleurs sont comme bannis. Rien que du noir ou du gris, parfois des originaux avec du marron ou du bleu, le rouge est comme absent, ne parlons pas de jaune ou de vert pomme! Les Hommes visiblement portent moins la moustache que par le passé, et il semble mal vu d’être chauve ici. Vous croisez assez souvent des hommes avec sur le crâne des implants, c’est pas très joli à voir quand l’opération est récente, c’est encore boursoufflé et bizarre. Il semble que ce soit en tout cas un business qui marche, il parait que autant les filles vont se refaire les seins au Maroc, autant les garçons les cheveux à Istambul pour quand même quelques milliers d’euros qu’on se le dise. Le turc est plutôt trapus, on dit dans la légende « fort comme un turc ». Le turc est plutôt sympa, moins sans doute quand il est au volant mais d’un autre côté, on ne va pas lui en vouloir, même la parisienne est parfois con au volant dans les embouteillages. Ah, j’allais oublier, le turc est aussi un grand malade de la caméra de surveillance, partout, mais vraiment partout il y a une ou plusieurs caméras en bouquets pour bien voir ce qui se passe dans la ville. Big Brother is watching u comme disait le chanteur qui reprenait l’écrivain avec son 1984. Un des rares bouquins qui soit disponible partout dans toutes les bibliothèques un vrai must qu’il faut avoir lu bien sûr compte tenu de la vision presque 50 ans à l’avance de l’évolution de nos sociétés… sacré George!

Alors il est interessant de se faire également un marché, c’est une bonne idée pour performer son immersion. Quand il fait beau, c’est assez sympa, comme il est facile à imaginer, les marchés resplendissent de couleurs, on y trouve à peu près tout, poissons, viandes et bien sûr légumes à profusion sans oublier les sucreries, les pains, les pistache eu autres noisettes. L’ambiance y est bon enfant. Les gens assez souriants, il faut finir sa visite du marché par un thé et s’assoir parmi les autres hommes en groupe assis sur des petites chaises en paille ou tabourets, un truc local, ils prennent aussi une pause de fin de marché pour échanger entre amis.

Il est fortement conseiller d’aller faire un tour également au grand bazar, des bazars il y en a plusieurs mais aucun comme le grand. Un bâtiment trapus, fermé ou presque sur l’extérieur, à peu près carré et grand grand. Trouvez une entrée, il y en a plusieurs bien sûr, parfois elle se cachent un peu et jetez vous dans le dédale des passages. Là aussi on y trouve de tout, un peu de bijoux, des vêtements, un peu de matériel de bricolage, des tapis, bien sûr de quoi manger, il y a quelques échoppes qui servent à déjeuner, il faut essayer d’ailleurs, peu de touristes s’arrêtent pour se restaurer et pourtant c’est du vrai bon, du bon simple mais bien. Si vous voulez un peu de bijoux en or pour votre femme et votre petite amie, c’est le moment, les prix sont à priori un peu moins cher et en tout cas il y a du choix pour peu que vous cherchiez des choses simples question esthétique. Bien sûr il y a foison de Vuitton, de Rolex et autre Mille, vous voulez des grandes marques, tout est là et franchement avec des grosses « soldes », la Rolex à 100 balles c’est possible et le Chelsea ou le Speedy à trois fois rien, oui c’est possible. Ces grandes marques font vraiment des efforts pour soutenir le pays! Pour revenir au grand Bazar, il est situé le long de 65 rues, dispose de 21 portes et comprend rien moins que 3600 boutiques… quand je dis qu’on peut s’y perdre plutôt deux fois qu’une. Lui aussi à été partiellement détruit plusieurs fois avec les tremblements de terre. Tout le monde connait quelque part le grand bazar…la poursuite à moto dans le James Bond… c’est sur le toit. En fait, on peut traverser pour se promener dans le bazar, y revenir, y passer la journée pour trouver un truc spécial, y compris des vieilleries type brocantes que vous pourrez rapporter chez vous si vous avez un camion pour les transporter. C’est le plus grand marché couvert au monde mah bon en taille, c’est plus petit qu’un grand supermarché de chez nous, sauf qu’il y a plus de boutiques. Quelques rue plus loin, le bazar Egyptien qui n’a pas grand chose à voir, beaucoup plus petit, récemment rénové, on y trouve plus tout ce qui tourne autour des épices et des friandises turques bien sucrées. Le bâtiment ressemble dans son style pour autant au grand bazar. C’est pas mal non plus mais sans le côté fouillis, sans les passages, sans l’impression de se perdre à chaque virage ou carrefour, sans la diversité des échoppes.

Pour finir sa journée, là vos pieds commencent à se rappeler à votre mémoire, il serait bien que faire la fameuse citerne basilique, là aussi James Bond est venu faire un tour, pas le même acteur, c’était dans « bons baisers de Russie ». Bientôt, il sera de passage dans son prochaine film à Saint Lunaire, il se produira sur la petite plage au sable doré coincé contre la falaise avec Jennifer Lopez. La citerne est une truc de dingue, il faut voir ça pour le croire, de l’eau acheminée de tout la-bas et des proportions de ouf. Près de de 140 mètres par 65, des murs de 4 mètres en briques d’épaisseurs, et 400 colonnes en marbres pour supporter des voutes, près de 80000 litres d’eau stockée. Eléonore was impressed, me too. Eléonore commence à se plaindre d’une certaine fatigue, je la rejoins aussi sur ce point. Elle est adorable avec ses cheveux en vrac à cause du vent. Avec la fatigue, je crois qu’elle a une nouvelle ride au coin d’un oeil quand elle sourit, je la regarde attendri, lui tend la main, elle y glisse la sienne. Une dernière pause thé pour se reposer un peu et let’s go to the hotel and the bath!

Jour 3:

Galata, ce jour nous grimpons la colline. Oui Galata est bien sur une des 7 collines qui construisent Istanbul. Pour commencer, c’est la traversée d’un des ponts sur la Corne d’Or, nous embrassons une vue panoramique sur un bel ensemble, les nombreux bateaux bus sont alignés comme à la parade sur le bord de la rive. Les pêcheurs sont alignés sur le pont, à croire que çà mord, je n’arrive pas à savoir si c’est pour le sport ou pour se nourrir, en tout cas, les poissons pêchés auront du mal à nourrir une grande famille. Quelques gouttes ce matin, le parapluie est un ami. Nous attaquons la montée et au détour d’un virage, c’est la tour de Galata qui s’offre à nous, Rénovée et un peu moins haute qu’à l’origine, elle a néanmoins fière allure. Sur la Colline nombreux sont les petits resto et autres bars ou boutiques d’un peu tout, c’est un joyeux et charmant ensemble. De temps à autres c’est un synagogue, ou une mosquée ou une église. Sur cette colline à la différence de Sultanahmet, les vieux immeubles sont encore présents, ça change tout en terme d’architecture, de charme, il y a encore quelques palais, de mignons immeubles anciens, la charme opère, les rues sont pavées, ça monte ça descend, ça tournicote. Non… le musée d’arts modernes est fermé, merde et le Istambul modern Sanat aussi, dommage pour les yeux et le plaisir de voir du contemporain. Pour les chineurs, ça et là les brocantes. Pour les adeptes du design, quelques boutiques de mobilier design pas si mal que çà. Le quartier à vraiment de la gueule, question charme, si il y a un endroit où prendre un hotel, c’est bien ici, le soir vous aurez le choix de trouver un ptit resto authentique ou tendance. Les gens sont ici un peu plus occidentaux dans leur façon de s’habiller… j’ai dit un peu. naturellement il faut éviter le boulevard principal qui divise le quartier en deux, celui où il y a toutes les boutiques de marques bien connues, c’est bien sûr pas pour ça qu’on vient visiter la ville, mais pour son authenticité. Bing il est temps de faire un angle droit à la prochaine rue et de relancer dans les petites rues anciennes. Pour les filles, pas de talon, les pavés tuent le talon, la jupe ou la robe vous pouvez à condition de ne pas avoir peur de passer pour une originale, les femmes sont plutôt en pantalon ici. Bien sûr, il est interdit de ne pas faire une pause dans un des minuscules cafés, le mieux est de prendre un café turc quand même, vous pourrez lire votre avenir dans le marc à condition que vous ayez appris les significations du fond de votre tasse. Bien sûr vous pouvez vous faire aider du boss du café, qui aura la gentillesse de vous conter quelque chose de cool s’agissant de l’amour après lequel vous courez ou de votre santé, oui c’est toujours les deux sujets des diseuses de bonnes aventures.

Pour les curieux des musées, il y a le Musée Pera et le musée qui vante les derviches tourneurs dans un joli ancien bâtiment, bon il y aussi celui des personnes en cire, mais celui là on oublie. Ah, pour ce qui est des hôtels, il y en a un qui sort du lot, le Pera Palace. Construit par la compagnie des wagons lits, c’est le 1er à avoir l’électricité à Istambul. Son architecture à de la gueule, C’est aussi le 1er à avoir des ascenseurs qui existent toujours du reste, l’idée était d’accueillir les passagers de l’orient express. Durant la guerre c’était un haut lieu d’espionnage et nombre de personnes y sont venues, vous pourrez réserver la chambre d’Hemingway, de Sarah Bernhardt, de Garbo ou Baker, c’est le moment d’en réserver donc une de manière à ce que dans les guides plus tard, on puisse dire que vous aussi, vous y étiez! Ah… vous n’allez pas me croire, mais l’hôtel se visite, oui, attention il y a des heures, donc s’il n’y avait pas de place ou que le budget n’est pas dans vos cordes pour réserver votre chambre, vous pouvez toujours y aller…. que demande le petit peuple!

Jour 4:

Départ de l’avion à midi, Ce matin nous aurons le temps d’aller prendre un petit déjeuner local, au menu, ça sera café turc et confiseries pour terminer le régime sucre, peut-être de nouvelles confiseries à découvrir ? Ah pour ce qui est du trajet pour se rendre à Istambul airport, le grand aéroport, celui qui est à 50 bornes (presque comme la 1ere ministre chez nous, sauf qu’elle, elle est à 49,3 km) … prévoyez du temps, pour mémoire les embouteillages font partie du jeu ici.