SantiagO – ValparaisO: 5 jours

Jour -1:

je viens de monter dans le train à st Malo. En face de moi, une dame agée toute tranquille, style Mgen ou prof à la retraite. Les enfants par Snap interposé, se moquent un peu de moi en me disant que je vais avoir une amie de voyage… aucun respect les enfants… la température monte doucement. Pour le moment le train est à l’heure, je croise les doigts pour que ça continue jusqu’à Montparnasse. Je ré-attaque mon livre, un pavé de 950 pages, Gunther, le héros, un prénom bien Allemand pour un livre qui se déroule à Berlin en 36, vient de se faire assommer pour la 2nd fois. Le Tgv vient de passer Rennes, nous allons passer en vitesse suprasonique bientôt un peu comme dans la guerre des étoiles quand les petits points des étoiles deviennent l’espace d’un instant des traits lumineux au moment de l’accélération, vous savez quand Han solo dit à Chubaka: « envoie la purée »! La Petite dame en face de moi a chaussé des lunettes de soleil année 70 façon Cardin, pour faire sa sieste. Paris – taxi. Paris – Orly. Circulation fluide, le taxi échange quelques propos polis. Orly, quelques heures en avance, quelques heures pour se restaurer, enregistrer, échanger.


Avion, un airbus A340, bondé comme il se doit, afin de faire en sorte que les vols soient rentables. Notre Hôtesse, jambes longues, tailleur cintré et foulard réglementaire, chaussures agréées par la compagnie déambule dans la couloir et propose des rafraîchissements. Les chaussures des Hôtesses de l’air, sans en avoir l’air, sont l’objet d’une grande attention… féminine, classique, avec un peu de talons mais pas trop, elles doivent avant tout être souples, sobres et surtout confortables. Sur Ibéria, le tailleur est pas mal mais les chaussures sont moches.

le vol: un saut de puce tout d’abord avec un Paris Madrid. Encore quelques heures d’attente, c’est toujours le plaisir avec les avions, on attend quand même souvent… et nouveau décollage pour un Madrid Santiago cette fois-ci. Le compteur affiche 13 heures d’avion. Vous n’avez plus qu’à espérer en montant dans l’avion, que vous ne vous retrouverez pas à côté d’un gosse qui pleure, d’une personne qui ne gère pas trop son poids ou qui sent un peu fort. Vous pouvez aussi espérer être assis à côté de  Bradley Cooper ou de  Claire Forlani, elle était très  belle dans « rencontre avec Joe black » mais là vous vous mettez le doigt dans l’oeil car ils ne voyagent pas dans la même classe que vous.

Nous avons eu le temps de prendre de l’altitude et de parcourir quelques miles. 36000 pieds, -36° dehors, dedans c’est plus cool. Le diner arrive pendant que je me suis attaqué à « Glass » de Shyamalan. Mon fils serait là , il dirait qu’il kiffe le moment du « film – repas », dans l’avion. Ah au fait, je ne suis pas assis à côté d’un gosse qui pleure, c’est bien, mais le diner n’est pas du tigre qui pleure, c’est moins bien.

Quelques heures passent… pourquoi les hôtesses de l’air font-elles vibrer les garçons? Pour les infirmières c’est un peu pareil, mais là, nous connaissons la réponse. Les hôtesses, les a t-on sélectionnées pour leur beauté, leurs lignes aéronautiques et leur coefficient de pénétration dans l’air… ou pour leur amabilité, leur patience, leur sourire, leur gentillesse? Rappelez vous, quand quelqu’un vous  disait “tiens j’ai une copine hôtesse de l’air, est-ce que ça te gênerait si elle venait dîner avec moi”…personne ne disait non… et vous répondiez “non non c’est toujours un plaiz d’inviter tes amies, mia casa es su casa”. Il était un temps où les jolies hôtesses étaient le bras armé des compagnies aériennes pour fidéliser leurs clients. Il était ainsi mieux d’être sur Air France que sur Air inter tout comme il est mieux d’être sur France inter que sur RTL. Notre Hôtesse arrive à notre rangée et m’adresse un joli sourire, whaoouu elles sont fortes, 8 heures d’avion et toujours capable de sourire à tous. A sa question, je réponds: « avez vous de quoi faire un gin tonic », en altitude, ça fait passer les heures plus vite. Elle continue son chemin. Encore quelques heures et l’avion touchera son but.

Jour 1:

7h30 locales on atterrit. Sortie de l’aéroport et on saute dans un tax pour aller à l’hôtel, pas mal l’hôtel, dans un style ancien, un peu colonial. Grande chambre. Nous sommes au Chili.

« Tiens bon la vague et tiens bon le vent, Hisse et ho, Santiano tiens bon la vague et tiens bon le vent, Si dieu veut, toujours droit devant, nous irons jusqu’à San Francisco… » bon vous avez compris, c’est presque la chanson, les sonorités y sont.

La capitale du Chili est encastrée entre montagnes et collines. L’ambiance y est tout à fait latine. La chaleur bien présente en été. Ambiance typée sud comme disait encore Nino: « on dirait le sud, le temps dure longtemps, plus d’un million d’années, et toujours en été ». Opopop… on me dit dans l’oreillette qu’il ne faut pas dire montagnes à Santiago mais Cordillère des Andes et que les sommets sont enneigés et que c’est tout autre chose que … montagnes! gloups … j’ai failli faire un impair…

Le Chili, connu également pour son fameux plat, le chili con carne (mais non je plaisante, c’est un plat Texan), étend sa côte sur près de 6000 km! Les voisins sont le Bolivie, le Pérou, l’Argentine. Le territoire descend jusqu’au Cap Horn. Vous avez entendu parler du désert d’Atacama, eh bien c’est au Chili, un désert qui serait le plus aride sur notre planète, il a accueilli entre autre un rover de la Nasa en test pour mars, y sont disposés également des observatoires astronomiques. Une partie de l’Antarctique plairait bien du Chili.

Santiago: la ville, le centre historique

Brin de toilette et visite du centre de Santiago. L’architecture est surprenante. Elle marie d’un côté  les édifices anciens néo-classiques avec quelques belles réalisations en tout cas, des réalisations qui en imposent par leur taille et le genre un peu chargé et  de l’autre côté les immeubles 60 – 80, souvent sales et dans un état moyen pour les mieux, il y a enfin les immeubles modernes. Hormis le centre où sur 2 ou 3 places et 3 rues où il y a du monde, le restant de la ville est comme endormi. Personne dans les rues, seulement quelques automobiles. Ambiance étrange, on est certes dimanche mais quand même… ils ne sont pas tous partis à la plage de l’Ecluse.

Musée pré-Colombien

Un passage au musée d’art pré-colombien. Bel endroit, 2 étages intéressants où on admire de belles pièces à la fois pour ce qui est de l’Amérique du sud et pour ce qui est du Chili avant le Chili. Grande diversité des propositions dans tous les matériaux, pierre, or, tissus et tissés, métal, terre… et même quelques momies car les Aztèques s’y sont essayés 2000 ans avant les Egyptiens. Un belle pièce en très bel état: une calculette, en fait une ensemble de cordelettes reliées entre elles (536 pour la plus grande) avec des noeuds placés savamment qui donnent la possibilité de 15000 datas de calculs différents. Dans une autre salle de très très beaux tissus tissés dans de magnifiques couleurs parfaitement conservées, des costumes d’apparat avec des plumes aux couleurs vives splendides, des dentelles.

19h, il nous faut trouver une restaurant. Allez lolo, mets y toi, il commence à faire faim!  Les souvenirs de jolis endroits me reviennent, ces endroits où il se passe quelque chose, des échanges, des joies… dans un restaurant ou un hotel que l’on a cherché sur le net ou dans les guides pour justement passer ces moments là. Des noms me reviennent en mémoire à la vitesse de la lumière et en vrac: le resto à Venise où les Vongole étaient si bonnes, le Citrus à San Francisco, le restaurant de Tarentino à Los Angeles, cet hôtel splendide à Garde, ce resto à Peschici où les pâtes à la truffe étaient délicieuses, ce bar génial à Carrick-on-Shannon dans lequel les gars se relayaient à chanter du Presley et du Johnny Cash, l’hotel de Maria la Gorda où les bières le long de la plage étaient si bonnes, le resto à tapas de Barcelone qui poussait le vice à faire de la presque grande cuisine avec ses tapas, les pizza record du monde à Gardiner, le Riad à Marrakech aux plats succulents dont le nom m’échappe, perdu en plein dans la Médina dans les ruelles, le ptit Japonais dans le 9 à Paris trouvé un peu au hasard ou encore le Xuroy dans sa petite crique baignée par le soleil…  Ce soir, ce sera un resto à une vingtaine de mn à pied, qui a la particularité d’avoir été un endroit de rencontres politiques au temps de la junte. A la carte c’est plat du jour unique, vous avez quand même le choix du vin parmi des vins chiliens bien sûr. Déco drôle, aux murs c’est un amoncellement de messages papiers écrits au début par les défenseurs de la liberté il y a 50 ans et maintenant par les habitués, ça va du poème à la pensée du jour, peut-être des déclarations in love. Pas un seul morceau de mur apparent. boss agréable et serviable. La plat de la Mamma est bon. 

Jour 2:

Valparaiso

9h location de l’auto. Direction Valpo. Un ptit 2h de route en perspective. Ce matin, Santiago est blindée de monde, comme si hier il y avait eu une sorte de couvre feu dominical. Ce sont des nuées de piétons aux passages piétons, des files de voitures aux feux. Le tax nous donne l’esplicationne: today c’est fin des vacances scolaires. C’est dans des jours comme ça que l’on s’aperçoit qu’il y a bien 7 millions de personnes à vivre dans cette ville.

Valpo c’est parait-il pour les intimes, moi perso, Valpo c’est Valpolicella, le vin Italien et pas la ville au Chili. Quoi qu’il en soit, la ville est connue pour ses maisons colorées et ses funiculaires. Dotée de 44 collines la ville se regarde comme une onde sinusoïdale colorée. Parmi elles, quelques unes se détachent par leurs jolies maisons de couleurs vives mais aussi par leurs ruelles et muraux qui ornent nombre de maisons. On note des tentatives de rénovations de maisons, quelques nouvelles constructions. Globalement ce sont des maisons faites de bric et de broc, réalisées avec les moyens du bord et pas mal de tôles ondulées que l’on met en valeur avec un pot de peinture joyeuse. Le port est moche tout comme la ville basse. Par certains côtés, on peut de temps en temps se croire dans quelques endroits hispaniques, du côté de Mission à San Francisco, notamment dans les ruelles aux murs peints. Du haut des collines une grande vue sur le Pacifique. Les collines à faire sont: Cerros Conception et Alegre, les 2 plus jolies et aussi Bellavista et San Juan de Dios, ces deux dernières étant moins touristiques. En poussant un peu à partir de Bellavista on touche la maison de Neruda, une de ses trois maisons, ça rapporte la poésie…, maison qui fut vandalisée par les militaires en 73, c’est vrai que expliquer la poésie à des militaires c’est une gageure surtout ceux de la junte. Il savait y faire le Pablo, belle vue et grande maison entre deux collines. Ses autres maisons sont à Quintay, 80 bornes au sud de Valpo, celle dans laquelle il a le plus produit et bien sûr celle de Santiago quand il s’éloignait un peu de la mer.

Le nom de la ville est issu de Valle Paraiso qui se traduit facilement en vallée de la paix. Valpo hérite au 18ième du nom de la « petite san Francisco » comme sobriquet ou encore  « le joyau du pacifique » par les marins européens faisant une halte entre Atlantique et Pacifique. Comme tous ces ports, sa réputation était parfois sulfureuse. Le détroit de Magellan a été la base de sa croissance, la canal de panama sonnera sa chute. Valpo, aujourd’hui c’est 300000 personnes.

Le soir diner local pour honorer la cuisine locale et profiter des saveurs Chilienne que savent bien mettre en valeur les mamas: diner Chinois.

Jour 3:

Santiago à nouveau

Visite des Barrios au programme. Barrios Bellavista et Lastarria. L’ambiance est plus jeune, plus artiste, plus touristique en même temps, que dans le centre où il faut reconnaître que c’est un poil rigide entre les rues à angle droit et les bâtiments administratifs style néo classique. Dans les Barrios, ce sont des petites maisons, quelques théâtres, un ciné, plein de resto, des montagnes de  bars où l’ambiance est chaude le soir. Les bars et les resto sont bien rénovés dans des maisons, des hangars, de petites usines. Leurs murs sont souvent peints à la bombe, c’est plutôt bien. Compte tenu de l’offre et de la capacité, le soir c’est blindé de monde.

On va voir comment ça se passe pour la marche… je me suis tordu le pied hier à Valpo, du coup je boite comme un ptit vieux. Départ avec un tax, visite des barrios, cool, de la Chascona, la maison de Pablo, super. Retour par des rues, des ruelles, des places, des impasses… beaucoup de marche, je boite mais ça se passe bien. Déjeuner sur le barrio Paris – Londres avec une bière artisanale assez amer. Passage à la poste.

Jour 4: réveil matinal. Tax et départ pour l »aéroport. « Hasta luego! À bientôt, si Dieu le veut, On se reverra sous peu, On a trois mois de réserves au fond des cales, Allez, les gars! On va hisser la grande voile ». On décolle pour l’île de Pâques ou Easter Island. Allez dans l’onglet TRAVEL, il faut changer de page…  et choisir « Easter Island » pour avoir la suite du world tour. https://leseditionsdelafourberie.wordpress.com/ile-de-paques/