Les Cévennes, plus de vingt ans que je n’y suis pas retourné. Dumas disait: “vingt ans après”. Passé à côté comme tout le monde… ça oui pendant plusieurs années en allant on the azur coast… il suffit de descendre à Marseille… en vingt ans ça a été plusieurs fois, Cannes aussi tout comme plus rarement Cassis même si c’est fini comme dit Hervé, il y a eu aussi Saint Trop, Antibes, sainte Maxime … mais Ales et les Cévennes non, toujours laissé sur la droite en descendant. Et Pourtant… et pourtant que cette région est belle… faite de montagnes aiguës ou arrondies, sauvage par ses contrées, diversifiée dans ses paysages, heureuse par sa culture, belle par ses rivières et torrents et amicale par ses habitants… j’y pense… je crois qu’il y avait une chanteur qui parlait de la montagne en disant qu’elle était belle… oui ça me parle, ça ressemblait à quelque chose comme: “que la montagne est belle, comment peut on s’imaginer en voyant un vol d’hirondelles que l’automne va arriver…” bon il y avait aussi une autre chanson: « il descend de la montagne ohé… il descend de la montagne à cheval… » mais ça s’intègre moins dans mon récit…
Alors l’année dernière, j’ai largement eu une conduite peu équitable pour la planète, j’ai d’ailleurs fait quelques paters et des avés, cinq de chaque et ce plusieurs fois pour me battre la coulpe de mon mauvais comportement… rendez-vous compte, début d’année la Réunion, puis après le Chili et l’île de Pâques, puis non content de cela, j’ai enchaîné tout déchaîné que j’étais sur Tahiti et les Marquises. Bon après, je suis moins responsable pour le retour… enfin… un peu quand même mais il fallait bien rentrer dans ma Bretagne Dinardaise aussi ai-je fini par la Nouvelle Zélande. La fin d’année, je devais avoir des fourmis dans les jambes encore, il est devenu nécessaire d’aller faire un tour à Prague… mais bon la aussi pas tout à fait responsable, il fallait que j’accompagne une amie… le devoir avant tout, l’amitié d’abord, vous savez ce que c’est … impossible de résister au devoir … donc là encore un peu de Kérosène consommé et du Co2 répandu. Aussi, cette année ai-je décidé de me refaire une attitude non pas rock and roll comme disait un chanteur bien connu mais attitude environnementale… avion en début d’année : nada, avion cet été : que dalle comme ajoute toujours Béatrice. Début mars suis même resté chez moi à contempler la mer deux mois durant sans sortir… quand je vous dis que j’ai changé ! une sortie ou deux à pied dans un périmètre d’un km et c’est tout, quelques footing… une nouvelle façon de gérer ses sorties… bon si ma mémoire est bonne j’ai été un peu aidé par des obligations sanitaires. Alors comme j’ai été sage, et aussi par correction, une amie était toute seule… je ne pouvais décemment la laisser visiter les Cévennes sans être accompagnée, aussi ai je décidé de descendre revoir cette belle région et en suis fort aise. J’ai un sourire grand comme ça, le cœur qui bat et le souffle court.
Alors je vous vois tous, moqueurs, là, juste là, à commencer à faire des réflexions, à se gausser et à dire … “oui mais le garçon, il descend comment, avec quel moyen de locomotion pour faire attention à son bilan carbone”. Ma copine comptable, euh pardon experte comptable, dirait : “ton compte de résultat carbone est bon depuis le début de l’année, fais attention à tes charges, pas trop de note de frais carbone, attention aux immo carbone, continue comme ça et tu feras une bonne année”. J’ai longuement hésité et ai consulté Greta, qui m’a tout de suite répondu, “pfeuu, tu ferais mieux de rester chez toi, mais si tu veux bouger tu fais comme moi quand je vais à New York, tu prends le bateau !”. Bon la gamine est très forte en communication mais comme elle a arrêté d’aller à l’école, le géographie lui fait un peu défaut, elle a juste oublié que le bateau entre Dinard et Florac, c’était un peu compliqué, du coup, retour à la case départ sans toucher les 20000€ et la question était toujours en suspens. Y aller à pied ou à vélo serait une solution mais de fait j’arriverais après Bri mon amie qui vient elle d’Antibes, Bri partage mon voyage. Bri ressemble un peu à la Bri de Desperate Housewife, et arriver plusieurs jours après elle présente moins d’intérêt, et je ne remets pas en cause la joliesse de la région mais seulement le plaisir de ne pas profiter de regarder sa couleur de cheveux pendant une dizaine de jour. Tiens… elle a aussi le nez de Sarah Rafferty et sa façon de marcher… je souris en y pensant. Fort de ces considérations importantes, quelques jours auparavant je suis allé m’acheter une voiture écologique, une auto verte en d’autres termes sauf que l’auto est noire. Greta a dit pourquoi pas, même si elle a tiqué quand même, elle a compris que j’étais en mission humanitaire. Je ne pouvais laisser Bri ou Sarah, Sarah ou Bri comme cela… seule, perdue et éperdue devant tant de beautés, devant toutes ces cavernes et gouffres, ces rivières et torrents, ces montagnes et collines, ces mamelons, ces plis de terrain, ou autre billons, assises, ressauts, côtes et coteaux… Greta a concédé avec son accent à couper au couteau: “ok ok, pour cette fois ça ira, let’s go my friend, spend a good time”. L’esprit libre, green passeport en main, cette nuit à 3 heures, je suis monté dans l’auto écolo, j’ai mis le contact et … pas de bruit de v8, … pas de bruit du tout d’ailleurs, le voisinage n’a rien vu rien entendu à trois heures du mat, discrétion absolue si ce n’est la lumière des phares qui découpait la nuit et je suis parti dans la nuit noire furtivement à bord de mon vaisseau amiral dans un silence parfait sous une voûte étoilée et un ciel d’encre. Cette auto est étrange en fait, elle ne roule pas elle… elle surfe ou elle vole, c’est une drôle de sensation. Un ange est passé, une étoile filante m’a accompagnée, l’auto a légèrement sifflé en démarrant, c’était beaucoup plus feutré que le train qui siffle trois fois ou celui qui passe à Yuma. Les yeux pas encore tout à fait ouverts mais l’esprit aguerri, je suis parti.
Jour 1, la suite: la gare d’Ales et la suite vers St Hippolyte de Fort
Ales… un programme, enfin, un programme, une ville, sur laquelle même s’il doit y avoir des trucs à visiter, nous avons décidé de passer comme au poker, car les trucs à visiter sont un peu planqués dirons nous. En arrivant devant la gare elle était là, sage, debout sur le bord du trottoir à surveiller les autos qui passaient, tantôt la tête à gauche, tantôt la tête à droite, elle s’imprègnait de la ville plus qu’elle cherchait mon auto. Droite comme un “i”, des open toe à talons noires aux pieds façon Reppetto, de loin, ça ressemblait à des Bikini, non non ne vous méprenez pas, Bikini c’est le nom du modèle des chaussures et pas la tenue de Bri devant la gare. Un jean avec des trous aux genoux, un tee shirt blanc type petit bateau mais sans doute pour les 10 – 12 ans car il semblait bien serré sur … ses épaules, les passants semblaient apprécier son profil. Derrière ses lunettes de soleil rondes aux montures dorées, elle m’a vu, elle m’a souri pendant que je garais l’auto en double file pour aller à sa rencontre. Elle a couru pour traverser, elle a ouvert les bras en se rapprochant de moi. C’était comme dans “un homme, une femme” sauf qu’à la radio dans mon auto, c’était 1999 de Prince et non pas Francis Lai et en plus je n’avais pas de Mustang blanche. A part ces quelques détails, c’était bien, nous étions content de nous retrouver, nous sommes sortis tout de suite de la ville pour pouvoir rattraper le temps et nous raconter nos histoires. Direction Ambuze pour déjeuner et visiter la ville.
Sortie de la ville rapide, Alès est une ville à taille humaine. Nous échangeons chemin faisant, je propose à Bri un pique nique au bord de l’eau sur Anduze. Une jolie rivière traverse la ville en la coupant presque en deux, c’est le Gardon, je ne parle pas du poisson mais de la rivière, c’est son nom, le Gardon comme le “petit Gard”. Il faut imaginer Anduze dans une vallée, elle s’ouvre à vous en ayant slalomé sur une route de virages et de lacets. D’un côté un façade abrupte de pierre blanche quasi dépourvue d’arbre, et de l’autre la ville ocre accrochée au coteau et faite de toits de tuiles délavées par le soleil. L’atmosphère est lourde de chaleur, les couleurs effacées de la ville nous accueillent. Nous longeons la rivière à la recherche d’un spot de pique nique, nous trouvons rapidement et nous installons sur les rochers qui bordent l’eau claire qui dévale de la montagne avec vivacité. Munis de sièges pliants comme les ieuves, nous préparons notre déjeuner confortablement installés occupés à nous en mettre plein les mirettes. Seul le bruissement du vent dans les feuilles des arbres et le celui de la rivière qui caressent les pierres qui tapissent le lit nous accompagne. Après dix heures d’auto et une fatigue accumulée, c’est un paysage relaxant qui s’ouvre à nous, enfin la détente. L’après midi est déjà avancée aussi décidons à la suite de cette pause restauration de rejoindre l’hôtel, quelques vingt kilomètres de toutes petites routes magnifiques nous attendent. Nous sommes au coeur des Cévennes, le paysage a complètement changé, c’est juste très beau, une sorte de medley entre l’arrière pays cannois type du côté de Callian et Saint Cassien mêlé de maquis Corse avec une touche de ces montagnes blanches des flancs des Baux de Provence. Tout de suite on s’y sent bien, tout de suite on s’y intègre. Les yeux déroulent le paysage et le nez se remplit de ces belles odeurs de cistes, d’arbousiers, de thyms sauvages, de bruyères ou de myrtes chauffés à blanc par un soleil bien présent qui étalent ses rayons sur la pierre blanche des petites montagnes et se reflètent sur les pentes verdoyantes. Après une trentaine de minutes pour couvrir la distance, nous arrivons à l’hôtel à St Hippolyte du Fort, un joli village niché et perdu au milieu de pas grand chose. Ici la pierre c’est le schiste et le granit, les arbres, des chênes verts pour beaucoup, des châtaigniers comme en Corse pour les cochons et bien sûr sur la place du village, les traditionnels platanes centenaires qui déroulent une ombre salvatrice sur les terrasses des cafés. La vie est calme ici, nous sommes bien loin des gros centres urbains, ici tout est paisible. la commune se situe sur la faille cévenole qui délimite les Cévennes de la zone de garrigue.
L’hôtel nous tend les bras et surtout la piscine. Après une journée de routes quand même un peu fatigante, l’eau ressemble un peu à quelque chose de salvateur. Dîner au restaurant de l’hôtel après de longs échanges sur le bord de la piscine afin de mettre ses fiches à jour. Ah le rosé local est plutôt bien… nous sommes sauvés.
Jour 2: les crêtes
Bien sûr ici pas d’Iroquois avec des crêtes, la mode punk a disparue depuis longtemps de nos rues et de toute façon ici, dans les Cévennes, je ne suis pas sûr qu’il n’y en ait jamais eu. Non ici dans les montagnes, il y a bien eu dans l’histoire des “retranchés” qui vivaient dans les montagnes, mais c’était des maquisards durant des périodes où les temps étaient à la guerre sans parler des Camisards durant les années 1700 et suivantes, guerres ou révoltes locales pendant lesquelles les artisans ou paysans des Cévennes se sont opposés aux forces royales. Aujourd’hui l’idée est de “faire” la route des crêtes, qui part à peu près d’Anduze pour passer par la partie aiguë des montagnes avec à gauche et à droite de belles vues pour s’en prendre plein les mirettes. Nous serons en altitude toute la sainte journée, nous passerons par quelques cols.
Afin de commencer la journée de façon souriante, nous attaquons la journée par la Bambouseraie, un très joli jardin fait de bambous vous l’aviez compris, mais pas seulement car c’est un vrai jardin en soi, un beau jardin botanique. C’est agréable à découvrir. De très jolies essences orientales de plantes mais pas que, des jolies serres anciennes, beaucoup de diversités de plantes et fleurs, le tout dans un belle architecture de jardin. C’est paisible c’est joli et le jardin a une belle histoire pour passer de main en main dans deux familles. Une création il y a près de 150 ans. A peine sortis de la visite, nous trouvons un coin pique nique les pieds dans l’eau dans la rivière, un endroit juste parfait baigné par le soleil, pas un chat à la ronde, un ancien pont de pierre enjambe avec grâce cette dernière… Rainier le faisait aussi en parlant de sa femme. Baignade dans l’eau vive de la rivière qui chantonne entre les rochers. Nous reprenons l’auto, direction st jean du Gard et nous attaquons au vrai sens du terme les crêtes. Déjeuner sandwichs clubs. Pas de doute, nous sommes en montagne, ça monte très souvent, ça descend également et vous passez votre temps à surveiller à chaque virage qu’il n’y a pas une auto en face. Les virages se succèdent les uns aux autres. Les lacets sont souvents serrés. La route est presque toujours étroite voire très étroite et il faut faire attention où vous mettez vos roues sous peine d’être vivement réprimandé par les bas côtés ou les fossés quand ce n’est pas le ravin. La route évolue entre les flancs de la montagne à pic, des flancs qui sont couverts de végétation de petits arbres comme vous trouvez en Corse, une sorte de maquis très compact à telle enseigne que globalement de loin on ne voit même pas la route dessinée sur les pentes… seulement des arbres … toujours ces arbres emmêlés. Parfois au détour d’un virage, la vue se resserre, parfois, la montagne vous offre des panoramas à couper le souffle. Des mas sont dispersés çà et là, accrochés sur une pente ou sur une crête. C’est l’héritage des camisards qui s’offre à nous. On traverse des villages, on laisse de côté des châteaux érigés au sommet de collines, des temples sur les abords de certains villages… le coin est assez protestant. Autour des villages de petites tailles, on peut admirer le travail de fourmis des anciens qui ont manié le terrain abrupte pour le transformer en terrasses multiples afin de pratiquer la culture et notamment celle du châtaignier, un arbre dont les anciens tiraient le meilleur profit avec le bois, les châtaignes pour la construction et la nourriture. Le format des mas évoluaient d’ailleurs avec la vie de la famille, souvent petits au début, ils s’agrandissaient avec la famille et suivant l’aisance des cultivateurs. Quelques villages jolis, un magnifique, Sainte croix vallée française, un village tout à fait charmant comme disait Giscard en avançant les lèvres. S’il y a un hôtel à prendre ou un restaurant à faire, une bière à boire, c’est là qu’il faut s’arrêter. Si vous vous arrêtez pour une bière, prenez en deux ou trois (sauf le conducteur bien sûr) car c’est l’endroit où il fait bon vivre. Le village évolue, scindé en deux entre la rivière étroite et profonde, un pont ou deux permet le passage d’un côté à l’autre. les maisons sont séduisantes à souhait. Les habitants souriants, d’un autre côté s’ils ne le sont pas avec les touristes, leur principale économie, c’est qu’ils n’ont rien compris. Bon il y a bien un ou deux grincheux mais c’est des ieuves qui de toute façon passent leur temps à grogner à longueur d’année, le lot de tous les vieux comme partout parce que Jean Claude Bourret n’officie plus au journal ou que du temps de De Gaulle ça ne serait pas passé comme ça, ou que le facteur s’est encore trompé avec la boite à lettre de la voisine ou parce que son fils avec sa pétrolette fait trop de bruit dans le quartier. L’aller de la route des crêtes se termine entre St Croix et Florac. Vous aurez la chance de voir des panoramas magnifiques qui se succèdent les uns aux autres, les poètes apprécieront, les amoureux de la nature aussi, les photographes seront ravis, les champions automobiles seront en transe avec les lacets et leurs compagnes serreront les fesses de trouille sur le siège passager. Moi, à la fois poète, champion, photographe et amoureux de la nature… j’étais en eau… et en nage aussi compte tenu de la température ambiante, un bon 35° en auto. Mon appareil photo et les pneus de la voiture étaient brûlants pendant que mon vaisseau amiral s’étiraient de virage en virage en sautant tel un cabris. Nous évoluions sous les assauts des rayons du soleil qui baignaient la vallée et caressaient ses flancs pour faire exploser toutes les couleurs de cette belle campagne, pour faire vibrer mon coeur. Florac, un peu plus loin, une grosse bourgade est aussi une bonne idée pour faire une pause. Jolie, séduisante, elle mérite aussi un hôtel et ou quelques bières. Passé Florac c’est le retour sur l’autre crête de l’autre côté de la vallée, presque en parallèle. ce côté est bien sûr très beau également mais nous sommes en retard aussi, je passe en vitesse lumière et maintenant que les pneus sont chauds, c’est le moment de faire un temps et de faire parler les watts au vrai sens du terme. Les tailles basses accrochent, le châssis est parfait salué par les critiques automobiles, l’auto passe de lacets en lacets et file tel le vent.
Retour à l’hôtel vers 19h30, un peu fatigué il faut l’avouer. On saute l’étape piscine, dîner sur le pouce, l’idée est de trouver un hôtel pour demain, et ce que je pensais être facile n’est pas tout à fait une partie de plaisir, les choix sont limités… il est clair que les français ne sont pas partis en vacances à l’étranger et que cette région est touristique. J’en profite après une bonne heure et demie par changer le programme de visite … un peu contraint et forcé mais qu’est ce que ce genre de petite difficulté comparé à la joliesse de cette région et à la gentillesse des personnes qui y habitent.
Jour 3: Saint Hippo – Le Caylar en passant par cet impressionnant cirque
Petit déjeuner au bord de la piscine comme hier même, si information importante, nous avons changé de table… je vous avoue qu’au début j’ai été un peu perdu de cette modification, mes repères étaient en vrac, et j’ai eu peur de mal digérer mon café à cause de cela… du coup je me suis étouffé avec mon jus d’orange et pour me retrouver un nouvel équilibre j’ai bouffoté deux croissants pour la peine et la frousse endurée. Bon tant pis comme ils disent chez Matel la boite qui fait des jeux de société, c’est la fin de l’été, alors un croissant ou deux … ça ne changera rien… même chez Marie claire ils ont arrêté de faire leur 1ère de couv avec les régimes… c’est dire que ça ne passionne plus personne… en tout cas jusqu’à l’été prochain. Bon je m’éloigne je m’éloigne, ce matin on va sécuriser une autre nuit, pas celle de ce soir qui est au Caylar mais une autre dans le coin pour être sûr de ne pas dormir sous les ponts même si ici les ponts ont de la gueule, il n’empêche pas moins que le soir, dormir sur les cailloux sous les ponts et dans les courants d’air… ce n’est pas super confortable, Bri de toute façon m’a opposé un non catégorique, une fin de non recevoir comme disent les juristes, de plus, marcher avec des talons sur les cailloux, c’est impossible. Ceci pour dire que sélectionner une nuit pour demain est quand même mieux, j’y passe une demie heure, pas rapide mais une nouvelle fois le choix est limité aussi suis obligé de revoir mes critères habituels de sélection. Nous ferons donc un petite marche arrière demain pour dormir sur Ganges, Ganges un petite village entouré d’autres jolis villages et bordé par des rivières où nous pouvons espérer faire du kayak. Je finis mon jour 2 en écriture et nous plions en passant par la case prison, celle où il est impératif de payer pour sortir de l’hôtel. Nous prenons les sacs, enfin lolo prend les sacs de lolo et ceux de Bri (Bri avait mis une petite youpe très serrée aussi ne pouvait-elle que difficilement porter son sac et puis vous me connaissez, je suis galant) et je benne tout dans le coffre et bam… j’appuie sur le bouton de l’auto et nous nous envolons vers les gorges qui suivent Ganges. La chaleur est déjà bien présente, les plateaux montagneux que nous traversons sont couleur caramel à moins que ce soit plus camel comme couleur mais … j’ai beau regarder… pas de chameaux à l’horizon.
La route en direction du Gange pardon… de Ganges pourrait passer pour une route sans intérêt si on compare aux montagnes et à la route des crêtes visitée hier, c’est un plateau enfin… plusieurs plateaux. Pourtant cette particularité géologique est tout aussi intéressante. La végétation est tout à fait différente, là pas de maquis mais une sorte de brousse et bien sûr, ça et là disséminés avec le vent des arbustes qui ont appris à vivre de peu d’eau, quelques arbres également pour le décors façon “Out of Africa” sauf qu’il manque des éléphants ou buffles. Des vaches en fait essentiellement ici, elles semblent s’y plaire mais leur a t-on demandé véritablement leur avis… pas sûr qu’elles aient un syndicat pour défendre leurs droits et tenter d’améliorer leur condition, type réclamer du rosé frais au moins une fois par semaine et de l’Evian tous les jours… et pas sûr que non plus, on leur propose comme partout sur Internet des « survey ». En tout cas, elles se promènent dans ces champs sur les plateaux de façon moins sportive que dans les montagnes, ça se ressentira au niveau du jarret… dans l’assiette plus tard c’est certain. Ces plateaux montrent la diversité de la nature dans cette région. Sortis de Ganges un défilé nous fait passer du tout au tout une nouvelle fois, étroit par sa largeur, haut par ses arêtes, au milieu coule une rivière comme dans le film avec Pitt et encore Redford, la Vis, tranquille ce jour mais doit débiter des millions de m3 lors des grandes pluies hivernales. Les paroies des abruptes sont de schistes ou de calcaire, avec la soleil elle renvoient la lumière de façon élégante sur la végétation et la Vis qui s’offre au regard comme une femme lascive en s’étirant pour épouser les virages de la gorge. Nous traversons Saint Laurent le Minier, bien connue de tous pour son extraction de Galène et de Sphalerite d’où le nom. Une belle cascade encore plus belle que celles jusque là rencontrées, circulaire, montre son visage harmonieux. Elle fait courir l’eau dans ses bassins… pas de doute c’est une attraction non seulement locale mais aussi touristique, si vous aimez être tranquille pour prendre votre bain, évitez, c’est pire que la plage de la petite salinette à St Briac ou celle de Santec le quinze août. La route nous ramène dans la montagne et nous passons de l’ambiance touristique à l’ambiance monastique, tout à coup plus personne, il faut dire que la route est large comme l’auto et que nous montons vers une partie de campagne montagneuse où personne ne va sauf des drôles comme nous qui prenons des raccourcis pour le plus grand plaisir de nos yeux. La aussi, c’est de toute beauté. Nous, la montagne, les ravins, le maquis à nouveau et quelques habitants qui ont eu le culot de construire des maisons sur des à-pic devant les ravins, un avantage… la vue mais aussi… pas de problème de voisinage, bon il ne faut pas oublier le soir en sortant du turbin, la baguette de pain ou pire… sa bouteille de rosé avant de rentrer chez soi le soir. La route s’ouvre à nous au détour de chaque virage ou lacet, nous roulons à 40 km/h pour bien s’imprégner des toutes ces ambiances, de toutes ces odeurs de thyms, de lavandes sauvage, de genévriers, de buis ou de romarins le tout ponctué par le chant des cigales. Après la montée… la descente, puis encore la montée etc etc… nous arrivons au dessus du cirque de Navacelles. Un truc de dingue, il faut imaginer être tout la haut et tout en bas, très en bas, hormis les immenses ravins, il y a si on tourne la tête sur la droite une cirque de belle taille avec au milieu un village de petites maisons plutôt jolies. Le truc est bien sûr classé. C’est impressionnant à voir. Ce plateau, ce petit plateau tout au fond de la cuvette, entouré de ces immenses falaises abruptes avec sur la partie supérieure des falaises un plateau bien plat. le cirque est formé par la rive concave d’un vaste méandre coupé. Ici aussi c’est la Vis qui sévit. Après quelques photos de tout la haut, nous descendons en suivant les lacets pour s’arrêter en bas le long de la rivière pour trouver un endroit de pique nique à l’ombre, juste à côté d’un minuscule barrage. L’eau est transparente, vive, elle se faufile entre les rochers et cailloux. Des libellules bleu électrique nous accueillent au bord de l’eau, l’office du tourisme fait bien les choses il faut le reconnaitre. Nous posons la table, les chaises, le rosé et sortons les verres, ne jamais oublier les choses importantes, même si l’endroit est charmant, il faut rester sur les bases, toujours garder les équilibres. Au menu ce midi, poulet salade verte et champi. Nous prenons notre temps, baignades et quelques photos et refaisons un peu la vie, sport que j’affectionne particulièrement. Sortie de table, seize heures, nous enfourchons notre fidèle destrier, il nous reste encore un peu de route, quelques plateaux à traverser mais avant tout, nous faisons un halte dans le cirque pour nous rendre compte cette fois-ci en contre plongée de la vue que nous avions tout à l’heure de tout la-haut. En fait la création du cirque est dû à une accumulation de tufs qui a exhaussé le lit de la Vis, c’est la conséquence du rôle de l’homme il y a longtemps, près de 6000 ans, avec la déforestation et la mise en culture. Le ruissellement, en lieu et place de l’infiltration, a fini le job. cqfd comme disait mon père.
la brousse en plein Kenya, photo prise par Meryl au milieu coule la rivière, copyright Brad
le cirque de Navacelles la vallée de l’autre côté du cirque
Check-in à l’auberge en fin d’aprem, nous sommes arrivés au Caylar. Nous sommes dans le département de l’Hérault sur le plateau du Larzac dans les Causses méridionaux. Un peu fatigué, c’est sieste. Le village est agréable, ce soir c’est la fête sur la place principale, assez sympa ils ont installé des tables partout sous les platanes. Chacun va se chercher un peu sous forme de take away son plat et s’installe où il peut. Tous semblent se connaître, ceux qui ne se connaissent pas encore ne tarderont pas à connaître leurs voisins de table, la formule est agréable et conviviale. Tout là haut, au dessus de la place, un rocher, le Roc Castel où on peut apercevoir les vestiges d’un château. Avec un bol de moules à la ciboulette, nous nous installons sur une table. Quelques minutes après, nous échangeons avec nos voisins pendant qu’un artiste local entonne une chanson de Bashung avec la voix de Dave… originale pour le moins.
maison typique le rosé au frais dans la Vis
Jour 4: direction Agones: kayak sur l’Hérault.
Visite rapide du village, plutôt authentique… enfin le quartier entre la rue jusqu’au château, château qui culmine sur son piton la haut, seul dans le ciel à côté de la croix que les hommes ont planté plus près de toi mon dieu, là tout en haut du piton. Une histoire de communication améliorée j’imagine, plus la croix est haute dans le ciel meilleure est la communication c’est un peu comme vous chez vous avec votre box internet, plus vous êtes proche du relais, meilleur est le débit de data… c’est un problème récurrent pour l’homme moderne et la grenouille de bénitier depuis la nuit des temps, ils sont sont inscrits à la même enseigne … trouver un relais et du débit. Peut-être aurais je dû d’ailleurs essayer de me brancher en wifi à côté de la croix… la connexion aurait été meilleure que dans l’auberge … va savoir Charles ! Dans l’ancienne partie du village, quelques jolies maisons, des petites ruelles et pas mal de maisons à vendre, en tout cas en attente de vente, il semble que personne ne se jette sur les maisons pourtant le prix du m2 doit être raisonnable… enfin il faut être motiv’ pour acheter ici, du style tu t’appelles Mesrine et tu veux te planquer alors tu achètes dans le coin car tu viens de divorcer et tu ne veux pas que ton ex femme te retrouve alors oui dans ces deux cas tu achètes, on va pas dire que tu investis mais … tu ne fais pas une bonne affaire non plus… tu achètes une maison de 150 m2 au prix d’une location dans le 9 à paris. Ici, une maison, c’est comme quand tu achètes un bateau, il y a deux jours supers, le premier quand tu viens de l’acheter et le second quand tu arrives enfin à le vendre. Bon … tenez vous bien il y a quand même des gens à y vivre… le larzac n’est pas trop loin, donc les hippies qui n’avaient pas de voitures à l’époque habitent ici encore, ils ont maintenant tous plus de 80 ans. Impossible de les reconnaître cependant, plus de fleurs dans les cheveux, plus de fringues mauves ou parmes, et il ne sentent plus le patchouli et ont les cheveux courts, brefs ils se sont socialisés, d’aucuns ont même acheté une maison avec une serrure… quand je pense que Leforestier avait jeté la clef de la maison bleue… “Psylvia attendez moi, c’est une maison bleue accrochée à la colline” … enfin vous connaissez la chanson par coeur !
Fin de matinée, auto, direction Agones, de la grande route au début sur les plateaux, un ruban noir et lisse se déroule dans de grandes lignes droites, incroyable… puis au détour d’un virage…. bam… des lacets et des gorges profondes … plus profondes que dans Mash c’est dire ! Sutherland et Gould y perdraient leur latin ! La vue change du tout au tout. A gauche les ravins, à droite des à-pic comme coupés au couteau ou plutôt à la hache. Et ça descend, et ça descend encore, une bonne voiture type R5 turbo et il y a de quoi user un peu de gomme et se faire plaisir. Nous non, on est en électrique, le seul bruit ce sont les bruits de roulements des pneus sur le macadam, on prête l’oreille pour entendre les oiseaux. Nous longeons maintenant une jolie rivière puis c’est un raccourcis large comme l’auto, à se demander comment Pamela (le gps) fait pour trouver des routes aussi planquées, j’en viens à me demander si il existe une sortie tellement ça ne ressemble pas à une route… je me remémore en NZ quand nous nous étions arrêtés devant la mine en cul de sac… une histoire à la Kennedy au livre du même nom d’ailleurs… bref nous n’avions pas demandé notre reste quand le gars de la mine … à la mine patibulaire, m’avait gentiment apostrophé avec un “what r u fucking doing here” jeté entre ses moignons de dents noires… ça s’en était suivi d’un course poursuite sur les routes de montagnes au milieu de nulle part, une maison tous les 30 bornes… j’en tremble encore ! En sortant du raccourcis, on tombe pile poil sur Agones, elle est forte Pamela quand même. On surveille ce qu’il se passe dans la boite de location de kayak en passant, plein de monde mais l’heure est au coin pique nique. Avec l’Hérault comme voisin, il sera facile de trouver un coin à côté de l’eau et après quelques minutes de recherche c’est chose faîte, des arbres, de l’ombre et une vue sur la rivière à nos pieds. On sort le matos, table chaises et bam, Bri assure en un rien de temps elle transforme nos courses en magnifique salade, j’en ai les papilles toutes excitées… j’en profite pour regarder la rivière et un peu en premier plan le profil de bri aussi… mais à peine…
Alors vous avez compris, après le dej, c’est kayak, nous avons réservé dans une boite de kayak qui s’appelle Délivrance… moi perso, au début j’ai dit à Bri que ça ne m’inspirait pas du tout, j’avais en tête quelques images du film encore après 30 ans. Bon les autres boites de location étaient soit fermées soit blindées, Bri a quand même réservé une “petite sortie” en rivière et pour corser le tout, elle a pris “sortie sportive”.. Vous ne me croirez pas mais en arrivant, il y avait un mec qui jouait du banjo… non mais c’est pas vrai, dites moi que je rêve, il n’y a que moi qui ai vu ce film ou quoi ? je n’avais pas du tout envie de faire le cochon ni de près ni de loin, et je n’avais pas plus envie que Bri se casse la jambes comme Burt Reynolds avec une fracture ouverte. Moi j’essayais de freiner les envies de Bri des quatre pieds. C’était le monde à l’envers… moi je voulais faire marche arrière !! Bri me taquinait, elle est allée toute seule réserver les billets pour me mettre devant le fait accompli ! J’étais déjà remonté dans l’auto, j’avais fermé les portes à clefs, je ne voulais pas la laisser rentrer, il a fallu qu’elle se mette à crier haut et fort pour que j’ouvre et qu’elle arrête… elle m’a traité de poule mouillée et s’est moquée de moi, elle m’a dit que nous étions en plein dans les Cévennes et pas dans un film et que nous étions en 2020. “Arrête de faire l’enfant” a t-elle martelé en serrant les mâchoires et en faisant les gros yeux… son décolleté s’est ouvert un peu plus, ça m’a ramené à la réalité… j’ai presque eu peur mais elle avait raison, je deconnais à bloc. Il fallait que je me ressaisisse. Je me suis risqué à sortir de l’auto, j’avais peur que maman me tire l’oreille mais il n’en était rien … elle avait raison sur toute la ligne, elle avait raison, j’avais tort. Elle était forte et moi faible… n’empêche son décolleté était joli ! Nous nous sommes préparés, c’était facile il fallait se déshabiller, mettre un gilet non pas pour le look mais la sécurité et choisir une pagaie. Un kayak, deux personnes, le gars de l’organisation nous fait un briefe au début, la façon de tenir la pagaie en une phrase, celle de se tenir dans le bateau idem, comment aborder les rapides, trois phrases et comment descendre les déversoirs, euh pardon… je ne suis pas sûr de bien avoir entendu monsieur, vous avez dit “déversoirs”? … et au pluriel ? le gars me regarde avec un sourire large comme ça, il est content, il y avait un gus qui avait repris son propos, il sourit content de son effet… jetant une oeil à la ronde, il y a plein de filles autant que de garçons d’ailleurs, et le seul couillon qui parlait…inquiet… c’est le grand musclé fort comme un bar tabac ! Le mec est passé du sourire à la rigolade, je ne sais pas pourquoi mais il m’est devenu désagréable tout d’un coup, s’il descend avec nous je lui retournerais son kayak mine de rien… bref il reprend en disant qu’il a un peu exagéré mais quand même, il faut faire attention dans les rapides mais qui ne sont pas aussi rapides que ceux du Congo, que de déversoirs, il y en a effectivement bien un ou deux mais que bien négocié, ça devrait bien se passer enfin ajoute ce con… “il y a quand même eu des accidents, alors attention !” La descente fait sept bornes, il nous donne rendez vous dans deux heures et bam il saute dans son camion et nous laisse comme deux ronds de frites sur la berge. Je me tourne vers Bri, et l’engage à partir en premier, ça ressemble à une grille de départ du Mans dans les années soixante alors il n’y a pas de temps à perdre, autant partir en premier et ne pas se farcir le peloton, après les dépassements sont plus difficiles. Bri me regarde dépitée, non … ce n’est pas une course ! “mah bon oki quand même pour partir en premier pour éviter les bouchons, finit-elle pas concéder”. Je pousse le kayak à l’eau comme d’aucuns une poussette au supermarché et on saute dedans. Ca flotte ! quelques coups de pagaie et nous voilà au milieu du fleuve, trente cms d’eau pour le moment, je kiffe pour le moment. Il fait chaud, l’eau est juste à peine fraîche, c’est parfait. Après quelques coups de pagaie, je commence à transpirer, je pense au bain qui viendra, mais pas tout de suite, il faut que l’on mette une bonne ligne droite à nos concurrents, pardon aux autres, ceux qui se baladent aussi en kayak. Après quelques centaines de mètres, je commence à gérer le directionnel car la dessus pas de volant comme sur le bateau de Nick, pas plus que de gouvernail comme sur le bateau de Did, seul votre pagaie pour tout faire. En fait le gars avait raison au moins sur un truc ou deux, il y a effectivement des rapides et il faut mieux garder le bateau droit dans ces cas là sous peine de chavirage potentiel. Pour l’instant tout semble bien se passer, devant moi, assise au bout du rafiot, Bri maîtrise la situation comme si elle en faisait tous les jours à Antibes, moi qui croyait qu’elle ne savait conduire qu’un yacht. Moi je suis, et j’essaie de faire comme elle, je n’ai pas envie de me prendre un coup de rame, alors je file droit et surveille mes arrières de manière à ce que l’on ne se fasse pas ratrapper. Rapides, cailloux encore rapides, slalom … tout baigne ! Tout à coup dans un kayak voisin je vois Burt, non sans déconner, Burt reynolds ou en tout cas la même moustache sous le nez d’un gars qui lui ressemble, un mec je vous assure avec la même moustache mais sans la galurin style Stetson. Ipso facto je reviens dans mon film, je regarde avec attention la rive pour vérifier que le mec au banjo n’est pas là à entonner à la gratte, son air fétiche mais … non j’ai beau regarder, personne à l’horizon, je souffle, suis rassuré, nous ne sommes pas dans le film mais je regarde quand même pour m’assurer que les deux pèquenauds de paysans ne sont pas là avec leur jeu nul du cochon et de l’oreille…. personne, je respire… d’ailleurs Burt a disparu avec sa moustache, d’un autre côté j’ai du m’enflammer un peu car le Burt dans le kayak avait un tee shirt de l’OM… je reprends de fait confiance avec le kayak et j’entame des circonvolutions entre les rochers à une vitesse folle, je suis tout à coup le king du ring ! Les kilomètres passent, cela fait maintenant plus d’une heure que nous sautons les rapides, les deversoires, les cailloux hiboux choux genoux. Sous ma casquette les gouttes perlent, il est largement temps de se laisser aller au bain salvateur. L’eau est fraîche, le soleil brille, le mec au banjo a disparu, Burt aussi, tout baigne. Après un peu moins de deux heures de kayak, la plage pour le débarquement s’offre à nous, je biche, l’après midi a été agréable finalement, je crois que je me suis un peu enflammé au début… à cause du nom de la boîte de kayak, quelle idée d’appeler sa boite de kayak Délivrance aussi… il y a des chose avec lesquelles on ne rit pas.
Allez, il est temps de se remettre de ses émotions, back to the car, j’appuie sur le bouton ON et lets’ go to Ganges to the AirB. Douche chaude, dîner italien prepared by Bri et Valpolicello. 4ième jour sans clope, je fête ça avec un autre verre de Valpo.
Jour 5: Ganges – Nant
Bien bien bien… nous sommes le matin. Petit déj très sympa chez Mag et David, sous une belle tonnelle toute de vigne recouverte où le soleil joue à cache cache avec les feuilles pour passer un rayon de ci-delà entre ma tasse de thé noir et les quelques pots de confiture maison, une à la framboise, une à la mirabelle et une dernière à l’abricot. Elise sur le gâteau, Magalie à la gentillesse de proposer une bonne vingtaine de Thé tout aussi sexy. Un croissant, classique, mais aussi et surtout un très bon pain, bien croustillant avec une mie aussi tendre que ma mie ou mamie. Nous prenons le temps de prendre le temps et goûtons à la détente en regardant le lapinou de la maison se promener dans le jardin, pas malheureux le garçon. Aujourd’hui promenade dans la montagne, visite des villages hauts perchés, de ceux qui vous charment par leurs vieilles pierres et leur situation, des villages où la vie est paisible et où les heures n’ont pas d’importance. Les cigales chantent pour vous et vous accompagnent avec le pastaga mouillé à l’eau de la source locale pour l’apéro du midi.
Et hop, on saute dans l’auto, j’appuie sur ON, le moteur ne vrombit pas, il n’y a même pas un seul bruit du reste, c’est l’avantage des voitures vertes. Le long capot avance doucement entre les platanes dans un silence de cathédrale… enfin le silence avant la messe, le mariage ou l’enterrement… avant que les cloches ne sonnent. Chemin faisant nous passons d’ailleurs devant l’église, un bâtiment avec des cloches, des bancs et des courants d’air à l’intérieur rien que de très classique somme toute. Elle a un certain style, il faut avouer… bon ce n’est pas Basilique saint Pierre de Rome non plus ni la Sagrada Familia et pas plus le Duomo à Milan puisque ça ne vous a pas échappé… nous sommes à Ganges. Nous décidons de ne pas aller la visiter, d’un autre côté, il y sans doute moins de queue que devant la Sagrada, Bri aurait pu mettre un cierge, mais l’auto nous a déjà propulsé le temps de la réflexion dans un autres espace temps que celui des réflexions bibliques… nous sortons du village. Direction la montagne, direction les petites routes … sortir des sentiers battus est notre objectif. Nous sommes servis rapidement, pas de touristes ou presque, quand même quelques personnes à se promener pour le plaisir des yeux, quelques motards aussi qui cherchent comme nous l’authenticité des vallées, des villages. Pamela nous emmène tranquillement vers saint Roman de Codières, Saint Martial réputé pour la culture de l’oignon doux en terrasse, saint André de Majencoules et encore Notre Dame de la Rouvière. Que des villages au nom à consonance religieuse ! Les villages sont souvent perchés, ils présentent de jolies petites maison aux couleurs beige, écru, terre de sienne, vieil ocre le tout délavé par les pluies d’hiver et le soleil d’été, la couleur des volets et portes est souvent la seule touche de couleur vive. Les rues sont étroites, les maisons aussi et assez hautes toute proportion gardée. Des toits de tuiles finissent un ensemble assez harmonieux et en tout cas chamant. Quelques unes sont très belles avec des balcons en fer forgé joliment travaillé, des balustres métalliques avec des sinuosités arrondies dans lesquelles viennent s’enrouler des plantes grimpantes. De petits escaliers d’accès se cachent parfois sous une vigne, une glycine qui grimpe au mur ou derrière un flot de clématites aux belles couleurs violettes. Vous passez dans la rue devant ces vagues de fleurs et votre nez s’emplit de belles odeurs fraîches et puissantes qui vous font sourire de ravissement et vous rendent heureux de pouvoir profiter de ces instants de bonheur simple. Une fleur, une belle odeur, un sourire, une cambrure de reins… des ondes positives. Une promenade dans le calme des rues étroites est agréable et frais, un léger courant d’air est souvent de la partie.
Saint Martial
Dourbies
Déjeuner à la sortie d’un village, une belle vue sur la vallée de l’autre côté de la jolie salade en premier plan que nous a préparé Bri. Un verre de rosé pas très frais fait office d’apéro. Départ pour Dourbies, un autre village tout aussi joli qui porte le nom Gaulois de sa rivière, un village parmis les plus cévenol dans son style. Pamela nous fait des siennes, et nous envoie plein nord dans la montagne… sans doute une volonté de se faire remuer dans les virages et sur un macadam de campagne. Quoi qu’il en soit, moi je suivais en toute confiance… Pamela la fourbe en a profité pour nous faire faire un détour d’une heure, oui dans ces coins là, pas facile de prendre un raccourcis entre deux vallées. Rassurez vous, je lui ai fait la morale et l’ai vertement réprimandée et privée de dessert. La route prise était pour autant bluffante, une nouvelle fois à peine plus large que l’auto, des vallées, des vallons, des pics, des montagnes, des collines, des abruptes, des falaises… tout est beau, toute cette nature est époustouflante. Nous en profitons bon gré mal gré pour aller faire un tour sur le mont Aigoual, qui offre aux poètes et aux autres contemplatifs une vue à 360. La journée avance aussi descendons nous en direct sur Nant, une jolie bourgade un peu à l’écart, avec un centre séduisant où coulent non seulement des jours tranquilles mais aussi des petits canaux par ci par là dans certaines ruelles ou venelles. Rose Marie nous accueille avec un grand sourire et nous présente sa petite maison charmante en plein centre, une vieille maison typique bien rénovée. Diner: omelette aux chanterelles et roulés d’aubergines à l’italienne accompagnés d’un vin bio local.
Jour 6: Nant – les gorges du Tarn
Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin. Comme vous avez pu comprendre, pour réserver une chambre ou un AirB, ce n’est pas de si facile que ça sur cette période. La chambre de ce soir, réservée avant hier après moultes recherches était un choix nécessaire dans la mesure où c’était dans le quartier… enfin la région où nous étions et… c’était ça ou ça et pas autre chose. Il y a deux catégories de personnes dans l’organisation d’un voyage, celle qui réserve les hôtels plusieurs semaines à l’avance voire plusieurs mois à l’avance et il y a des poètes, les joueurs et les “on verra bien” . Aujourd’hui avec un ordi et une connexion, le choix est large ça devrait bien se passer. Sauf que quand nous sommes en été, une année de Covid où les français ne sont pas partis en vacances, et ce, même après le fameux 15 août dont on dit que c’est toujours moins fréquenté… et bien les choix sont tout simplement limités. Eh ouaip… ceci pour dire que l’on trouve toujours, parfois après quand même plus d’une heure de recherche… et que dans ces cas là … on prend… ce qu’il y a et là, notre chambre de ce soir… c’était donc un “on prend car il n’y a rien d’autre”. Je ne fait pas de commentaire sur la déco, les photos sur AirB étaient honnêtes, mais j’aurai bien aimé que l’on précise qu’il n’y avait pas de réseau téléphonique et que le pour le wifi il fallait traverser la cour de la ferme car oui nous sommes dans une ferme. La maison est propre bien refaite. A cela rien à redire bien au contraire, mais bon, je ne suis pas très copain avec les mouches ou alors de loin, c’est vrai que c’est casse pied les mouches. Bon la petite dame qui nous accueille est très agréable, ça sauve un peu le wifi à l’autre bout du monde et pour ce qui est du réseau tèl, en fait j’ai exagéré, mea culpa… en sortant de la chambre et en faisant trois pas vers le nord puis sept pas vers le sud, on choppe du réseau en tendant le bras comme la grande statue sur Ellis island…. et il faut de grands bras, pour téléphoner c’est pratique mais il faut avoir le haut parleur car autrement bam… dès qu’on baisse le bras … c’est coupure de réseau. Heureusement, en vacances, pas beaucoup de coups de téléphone à passer, pour ce qui est des mails, c’est pareil, il faut les lire le bras tendus, inutile de vous dire que l’on passe pour un couillon auprès des voisins si ce n’était déjà fait… on verra bien quand ça sera leur tour, je ne manquerais pas de me moquer également ! Mah bon le ridicule ne tue pas ! Bien sûr tout est à l’avenant, whatsapp, insta Snap et autres appli… c’est bras tendu alors vous vous dites que ça attendra bien demain, finalement, c’est comme les clopes, six jours sans aujourd’hui, alors je crois que je vais pouvoir tenir sans les réseaux 24 heures. Autour de la ferme, c’est assez joli, des champs en pente douce bien verts comme en Normandie, des bois, une rivière au milieu, et pas de vache ! c’est bien… mais quand on sort des gorges du tarn, c’est un ton en dessous quand même… voire dix.
saint Rome
Alors pour faire un feed back, que s’est il passé depuis ce matin. Nous avons dormi la nuit passée chez Rose Marie… ça rime. Appartement très sympa, dans une vieille et authentique maison de pauvre comme elle aime définir sa maison, elle nous raconte que c’était la maison de sa mère, qu’elle en a bien sûr hérité et qu’elle a tout rénové. C’est fait simplement, c’est bien, une décoration des maisons locales, de la chaux sur les murs, tout est niquel et surtout Rose Marie n’a pas que seulement un joli prénom, elle a aussi la gentillesse de la vieillesse, le sourire communicatif malgré ses yeux un peu triste, des yeux qui ont dû en voir des vertes et des pas mûres. Malgré ses peut-être quatre vingts ans, elle se tient droite, vous parle franchement d’une voix de ténor et vous regarde droit dans les yeux. Elle sait ce qu’elle veut, et là après nous avoir accueilli fort gentiment elle veut aller retrouver ses copines à la piscine municipale du village alors après s’être enquise de notre bonne compréhension de l’utilisation de l’appart. Elle nous quitte avec un sourire et laisse derrière elle un effluve de parfum, je me demande si ma grand mère ne mettait pas ça… un Nina Ricci, je crois que … c’était “l’air du temps” une flasque avec deux oiseaux qui volètent sur le bouchon. Une pensée pour ma grand mère Lucie, paix à son âme. Réveil tôt, réveillé par le soleil levant qui passe par la fenêtre de la chambre et il coule ses rayons sur le bout du lit “sur les draps bleus froissés sommeil cassé”.
Midi pique nique au bord du déversoir de Trêves. Les couleurs de l’eau reflètent la magnificence des énormes blocs de pierres blanches attachés en haut de la montagne, la rivière coule des longs jours sur le barrage, elle saute et contourne les rochers qu’elle a eu la patience d’arrondir au fil des années. Le petit centre du village est silence, il y règne le poids du passé dans ces pierres sculptées par le vent. Elles y ont vu tant et tant de vies passer telles ces feuilles qui flottent dans à la surface de la rivière et traversent les contrées en dansant. J’ai embrassé du regard la vallée. Les arbres bruissaient dans le vent afin d’accompagner le sifflottement de la rivière, à eux deux, ils entonnaient le chant de cette fin d’été. Doucement, calmement, le temps s’est ralenti, la rivière a freiné son cours, j’ai fermé les yeux et me suis allongé dans l’herbe sous un saule. Dans le ciel azur et pur, le clocher montrait du doigt un nuage comme accroché en son sommet. Le village semble endolori sous le poids du soleil. L’ombre monte au clocher pour sonner les deux heures. Le rouge gorge du jardin voisin s’est posé sur une laurier rose blanc mature, il regarde autour de lui curieux de moi, joueur, chanteur à cet instant, un dernier coup d’oeil à la dérobé, un coup d’ailes et il disparaît derrière le buisson doré de la haie voisine. L’après midi nous amène à tire d’aile sur les gorges du Tarn, très hautes avec une belle eau couleur émeraude parfaitement limpide. Des Kayaks s’y laissent descendre en silence. Si demain sortie kayak il y a, je ne me ferai pas reprendre une seconde fois… je vérifierai le nom de la boite de location en amont. Le roche verticale qui borde le Tarn est claire, presque blanche, presque lisse. Les Vignes, joli village, Le Rozier également… de bons endroits pour prendre une bière ou un diabolo menthe à l’ombre d’une terrasse devant la rivière. Il y a quelques maisons troglodytes dans la montagne si on prête attention à promener son regard sur les hauteurs… bon nous sommes loin du Pueblo dans Blueberry vu dans “la mine de l’allemand perdu”… sans doute un des plus beaux dessinés par Giraud, la suite aussi était très bien, peut-être même mieux encore en graphisme, il s’agissait “du spectre aux balles d’or”, un must comme ils disent chez Cartier… rien que la couverture de la BD était très belle, l’histoire aussi d’ailleurs un histoire en deux tomes. Une réussite de Giraud, j’avais été enchanté adolescent à lire ces deux opus. J’avais été les lire à la bibliothèque municipale. Des années plus tard, je me suis acheté toute la série des Blub, enfant j’étais redevenu, celui qui était à la bibliothèque, aujourd’hui, je pourrais encore avoir cette sensation. Nous sortons des gorges pour monter sur ce qui pourrait ressembler à des plaines, des champs verts verts et … en cherchant bien et en étant patient, le AirB aux mouches.
Jour 7: Les gorges du tarn
Nous sommes redescendus ce matin sur les gorges. Elles sont là magnifiques à nous attendre. Elles sont voluptueuses. Elles enfantent chaque jour. Il faut avouer que c’est impressionnant, un véritable canyon creusé profondément par le tarn entre le causse Méjean et le causse de Sauveterre. Nous sommes en Lozère département 48 pour les ceusses comme moi qui ne connaissent pas leurs départements. Nous avons vu le 30, le Gard, nous sommes passés par le 12, l’Aveyron, nous avons aussi sévi aussi dans l’Hérault, 34, durant entre autre l’épisode de Délivrance. En longeant le Tarn, qui délivre une belle couleur verte limpide, nous passons à côté de somptueux villages, il est de bon ton de faire quelques pauses, la route est sinueuse mais bien meilleure que celles que nous avons empruntées dans les cévennes du sud. C’est vraiment chouette, d’ailleurs personne ne s’y trompe, c’est déjà beaucoup plus fréquenté que de là où nous venons. Plus de voitures et plus de motos qui profitent à souhait du paysage pour sortir en famille, entre copains ou entre clubs de motard. Bien sûr vous aurez le droit aux sempiternelles Harley, on aime ou on aime pas, il faut avouer que le route est belle à faire à moto à conditions d’être légèrement chargé. Chaque village propose ses restaurants, ici pas de Do Mc, ici c’est beaucoup de restos typiques ou quelques gastros et c’est tant mieux. Pour nous ce midi, nous allons une nouvelle fois profiter de la joliesse que nous offre cette belle nature et faire pique nique d’autant que Bri excelle chaque jour pour trouver des idées de petits plats absolument parfaits. Aujourd’hui, pas d’inquiétude pour trouver “un coin”, nous longeons la faille depuis ce matin, il suffit de décider quand descendre au bord de l’eau et chercher un endroit sans personne, oui juste pour deux … c’est possible et d’ailleurs nous le faisons. Les pieds de la table coincés entre les cailloux dans quelques centimètres d’eau, nous posons les sièges avec à même la rivière… les pieds dans l’eau, situation particulièrement intéressante et agréable… et nobody anywhere excepté quelques kayaks qui passent doucement sur la rivière. Menu ce midi, sandwich club, jambon cru, chèvre local, salade, tomates, basilic avec un trait d’huile d’olive, le tout avec un petit rosé rafraîchi dans l’eau de la rivière pour l’apéro. Comme le club est bon et que je suis gentil, j’ai même le droit à un autre cette fois avec de la tomme locale… miam ! Après midi découverte toujours sur les rives du Tarn et en profitons pour aller faire une sieste au bord de l’eau au détour d’une virage ou plutôt d’une courbe, sous le soleil brûlant. Cool.
Saint Chely
Nous reprenons à l’issue, un bout de la route Mende Florac, une grande route, enfin… plus grande pour quelques kilomètres et nous bifurquons pour remonter dans la montagne direction Finiels. A nouveau les petites routes, les lacets etc… Finiels c’est un hameau grand comme ma poche mais c’est surtout le top altitude du mont Lozère si j’ai bien compris puisque nous culminons à 1600 et des brouettes. A la radio la version des mots bleus mais façon Bashung, c’est beau, je monte le son. Les virages se succèdent, je ralentis pour me mettre au rythme de la chanson. Nous arrivons en fin d’après midi chez Renée mais c’est sa nièce qui nous accueille, cheveux long, visage diaphane, habillée d’une robe légère comme la bise, une robe en tulle transparente ou presque, elle doit avoir trente ans. Un ange, une apparition. La jeune femme callipyge me sourit gentiment, ses fesses font la piges à ses seins qui tendent l’étoffe comme pour la transpercer. Calmement, elle me regarde… je reste comment dire… un peu interloqué… Bernadette Soubirous et la vierge à côté c’est de la gnognotte. Je ne sais pas, je ne sais plus, je crois avoir ouvert la bouche à moins que ma mâchoire ne soit tombée, en tout cas… aucun son n’en est sorti. Elle sait ce qu’elle fait, elle sait que ses reins sont d’airains, elle se sait déesse aux collines d’argent. Ses cheveux se soulevèrent dans le courant d’air, Hamilton à côté c’est de la roupie de sansonnet. Il ne manque plus que quelques notes de piano pour compléter le tableau. En fait, Laura, tel est son prénom, nous explique qu’elle passe quelques jours chaque année chez sa tante adorée, sa dernière famille. Elle aime venir se ressourcer régulièrement dans ces belles montagnes et prêter son corps au vent vigoureux qui s’engouffre entre les arbres des sommets, se rouler dans la mousse emplie de rosée aux premières lueurs du soleil. Ses cheveux sont retombés sur son front, ça lui donne un air enfantin mais il n’en est rien. En fait la gonzesse est bonzesse le reste du temps dans le monastère de Taktshang au Bhoutan, le monastère du tigre. Elle nous raconte qu’elle défend la cause de la population avec une poignée d’européennes comme elle contre les bridés de l’est. Renée arrive sur ces entrefaites, regarde sa nièce, visiblement un peu dubitative et s’excuse pour son retard. Nous nous installons dans notre chambre. En ressortant après avoir déposé nos affaires, Renée nous propose un thé à tous, en précisant que Laura le rapporte pour elle de “là-bas”, de la terre du dragon. Nous acceptons avec plaisir. Laura reprend la parole pour nous dire que c’est un thé rare qui vient d’un petit village nommé Samcholing, un thé exclusivement géré par une coopérative de femmes. La coopérative qui travaille sur une toute petite surface de terre, permet de faire en sorte que les quelques familles du village puissent vivre un peu plus à l’aise. Assis sur des fauteuils en bois sur la terrasse devant la maison, la vallée s’ouvre à nous pendant que Renée fait de même en nous racontant un peu l’histoire de la maison, du hameau, un peu de sa vie. Laura écoute en silence les jambes repliées contre elle, le menton sur les genoux. Nous profitons de ce moment de paix. Renée s’est tue. Nous dégustons le thé. Le silence nous entoure. Je regarde Bri, elle me sourit, la semaine était belle, douce, intense. De l’autre côté, je remarque que Renée et Laura échangent aussi un sourire, de la complicité peut-être, une émotion certainement. La caméra zoome arrière, la musique de la fin du film gagne en intensité et en plein milieu de l’écran s’affiche en lettres capitales le titre du film « 7 jours dans les Cévennes » puis ce sont le nom des acteurs qui défilent. Déjà dans la salle, des spectateurs se lèvent dans l’obscurité.